Géraldine Woessner, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
Géraldine Woessner pour Derrière le buzz
Derrière le buzz, Géraldine Woessner nous parle de vidéos qui vont bientôt déferler sur nos time-line : un nouveau challenge qui passionne les américains.
Il a déjà des adeptes en France, vous les aurez donc peut-être déjà vues ces vidéos bizarres, où un quadra se filme en train de faire des pompes dans un lieu improbable. Une ado, qui transpire en criant "je peux le faire !" Ce n’est pas une nouvelle pub pour un programme fitness : non, c’est le 22 Push-Up Challenge, le défi des 22 pompes. Depuis quelques jours, il déferle sur les réseaux sociaux aux États-Unis et se répand. C’est exactement le même principe que le Ice Buket Challenge, vous vous souvenez ? Quand les gens se renversaient de l’eau glacée sur la tête pour lutter contre la maladie de Charcot, même Obama et Bill Gates l’avaient fait il y a deux ans.
Et bien ce nouveau défi, ces 22 pompes, c’est pour les vétérans qui se suicident aux États-Unis. Selon certaines études, le nombre de suicides serait estimé à 22 par jour.
22 par jour ?
Oui, c’est 10 fois plus de victimes que les morts au combat ces 10 dernières années. Cependant, le chiffre est contestable. 70% des suicides sont de personnes âgées de plus de 50 ans, il y a peut-être d’autres causes, mais ce tableau brossé en 2012 déjà par le ministère des anciens combattants a consterné les américains et cette vague n’a pas vraiment baissé depuis. Alors, un groupe de vétérans a eu l’idée de lancer cette campagne, pour réveiller l’opinion, et surtout récolter des fonds pour aider ces anciens soldats.
Parce qu’il ne sont pas aidés ?
Et bien non pas suffisamment. Derrière ce projet sympa, il y a une vraie tragédie. Les vétérans d’Irak ou d’Afghanistan, n’ont souvent même pas connu les combats, mais ils ont vu des choses dures comme des civils abattus ou des massacres. Et surtout, cela plusieurs l’ont dit, si la seconde guerre mondiale était héroïque, les vétérans c’étaient les libérateurs. L’Irak, l’Afghanistan, ce sont des guerres honteuses déclenchées sous de faux prétextes et beaucoup ont le sentiment de s’être sacrifiés pour rien. Il y a donc un taux de dépression incroyablement élevé chez eux.
Et comme nous sommes aux états-unis, avec un système particulier de santé, ils sont mal suivis à leur retour. Une thérapie est trop chère, d’où ce taux de suicide.
Donc les stars font des pompes pour les aider ?
Voilà. depuis que des acteurs, comme Kevin Bacon, ont fait leurs 22 pompes, le mouvement décolle. C’est quand même gênant parce que, si on se dit que c’est super de le faire pour la recherche sur les maladies rares, parce qu’on peut pas tout financer dans le domaine de l’armée, le budget militaire des états-unis est quand même de 600 milliards de dollars par an. Comparez ça au 30 milliards de la France, on se demande s’ils ne pourraient pas prendre un peu aux avions furtifs pour soigner leurs anciens combattants.
Nicolas Carreau pour Le livre du jour
The Girls d’Emma Cline aux éditions Quai Voltaire.
Ce matin, nous parlons du premier roman d’une jeune auteure américaine.
Elle s’appelle Emma Cline, elle a 27 ans et son roman s’appelle The girls, Les filles, pour ceux qui ont du mal avec l’anglais. Il est en train de devenir tranquillement un petit phénomène littéraire puisqu’il a déjà été acclamé aux Etats-Unis et va être publié dans 34 pays. On parle notamment d’un contrat à six chiffres.
Qui sont ces "girls"?
Ce sont les filles qui entouraient le tristement célèbre Charles Manson.
Mais là, c’est un roman.
Oui. C’est une certaine Evie Boyd qui nous raconte son histoire. Elle se souvient de la fin des années 60 quand elle était une ado californienne comme une autre. Une ado de 14 ans sans trop de problèmes sauf ceux d’une ado. Elle est un peu paumée. Ses parents viennent de divorcer et ils veulent l’envoyer bientôt en pension. Mais un jour d’été, dans un parc, elle remarque un groupe de filles. Surtout celle qui a l’air d’être la meneuse, la très charismatique Suzan. Elle est immédiatement fascinée par cette fille qui a l’air si libre, si décomplexée.
En fait, elle vient tout juste de rencontrer l’une des compagnes du diable, alias Russel, c’est le nom que donne l’auteure à Charles Manson. Toutes ces filles constituent en fait son harem. Et Evie va bientôt les rejoindre et se faire embrigadée même par les membres de cette communauté qui vivent comme des hippies, toujours pieds nus, dans un vieux ranch délabré. Elle est heureuse au début et a l’impression de faire partie d’un groupe soudé, d’être aimée en fait, tout simplement. Bien entendu, elle participe au culte du Dieu vénéré, du gourou, c’est-à-dire Russel.
Russel qui incarne le criminel Charles Manson ?
Oui. Le terrifiant Charles Manson, toujours en prison pour avoir commandité les meurtres de plusieurs personnes à Los Angeles, dont l’actrice Sharon Tate, la femme de Roman Polanski. Ce n’est pas lui qui les a tués directement, il a envoyé ces filles. Pourtant, c’est toujours lui qui a fasciné les médias et les écrivains.
Cette fois, dans ce roman, ce sont les filles qui tiennent le premier rôle et qui retiennent l’attention. On comprend les mécanismes de ce groupe étrange. C’est un chef d’œuvre, soyons très clair. C’est prenant, captivant, étouffant, moite, dérangeant, sensuel aussi et servi par une écriture précise, sans fioritures. Vraiment, The girls ne laissera personne indifférent, c’est un livre qui bouscule.
Marion Calais pour la Presse quotidienne régionale
La rentrée scolaire se rapproche !
Et avec elle les questions de budget, d'autant plus présentes cette année que de nombreux départements ont mis fin à la gratuité des transports ou de la cantine. Le Courrier Picard assure ainsi que l'aide à la cantine c'est fini pour 7.000 familles de la Somme. Ajoutez à ça parfois, le coût des activités périscolaires, La République des Pyrénées assure que de nombreuses communes des Pyrénées Atlantiques vont devoir demander une participation aux familles pour pouvoir financer ces activités.
Du coup, avec tout ça : la facture monte. Selon L'Echo Républicain, en Eure-et-Loir, la rentrée cette année est plus chère de 10%. Face à cette augmentation, chacun de vos journaux y va de son petit conseil : La Provence consacre même une page à ce dossier : pour acheter malin. Deux journalistes de la rédaction ont testé les courses sur Internet, pratique mais parfois incomplet mais également les courses en hypermarché, beaucoup de choix et des petits prix, et pour finir, la papèterie qui prépare votre commande, rapide mais plus cher. Conclusion d'une consultante en organisation : faire le tri de ce que l'on a déjà et consulter les enfants.
L'école, on y reste pour l’initiative du jour en régions. C'est une histoire de Yourte que l’on vous raconte ce matin.
Nous vous emmenons à l'école des Trois-Clefs à Boeseghem où l’on a envie de se glisser dans la peau d'un élève parce que cette commune du Nord, près de Saint-Omer, a décidé de faire classe aux CE1 dans une yourte. C'est sûr que c'est autrement plus sympa qu'un algeco installé à la va vite et en plus, c'est le même coup "70.000 euros" explique le maire dans la Voix du Nord. Il a du parer au plus pressé quand on lui a dit en février qu'il allait pouvoir ouvrir une sixième classe dans son école d'où le choix de la yourte. Plus créatif et surtout, souligne le directeur de l'école, plus moderne. Il ne faut surtout pas s'imaginer une installation sommaire car la classe sera équipée d'un tableau numérique, les élèves vont y tester une nouvelle tablette grand format. Un environnement moderne loin en plus du fonctionnement traditionnel où tous les élèves sont sagement assis face au professeur. Ici "ils n'auront pas forcément de place fixe, ils travailleront par petits groupes". Et dans cet environnement qui ne fait pas école, le maire espère que cela permettra aux enfants d'être plus créatifs.