Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
Elisabeth Assayag pour la consommation
Selon une étude de l’UFC que choisir sur le prix des lunettes, les prix sont encore beaucoup trop chers.
Le prix moyen d’une paire de lunette c'est à dire de deux verres et d’une monture était de 319 euros en moyenne en 2015. C’est 50% plus cher que dans les autres pays européens. Et malgré les plafonnements qui ont été instaurés il y a 1 an et demi, les abus continuent d'après l’UFC.
Le surcoût continue et il s’explique par le fait que la majorité des français se font rembourser une partie ou toute leur paire par leur mutuelle avec un plafond de 470 euros pour des verres simples et de 750 euros pour des verres progressifs. Ce qui n’est pas le cas des autres pays européens comme l’Allemagne dans lesquels les complémentaires santé ne prennent pas en charge ces dépenses. Conséquence comme la mutuelle prend en charge une grosse partie, les consommateurs qui s’achètent des lunettes ne scrutent pas les prix et ne font donc pas jouer la concurrence.
Est-ce pour cette raison que les prix sont élevés ?
Effectivement car les opticiens, toujours d’après l’UFC, se calent sur ces plafond de remboursement pour fixer leurs tarifs. Parfois, vous pouvez même négocier le prix en fonction du remboursement : "prenez cette paire et je vous offre une paire de lunette de soleil !". C’est tranquille, c’est la mutuelle qui paye. Malgré les demandes des associations de consommateurs, les écarts de prix demeurent toujours trop importants et prix diffèrent selon les départements. Pour une paire de lunettes à verre classique d’un prix moyen de 316 euros, ça vous coûtera 270 euros dans les Alpes de Haute-Provence et près de 390 euros en Territoire de Belfort, soit près de 45% d’écart sur le même produit.
Seules les mutuelles sont en cause ?
Également les points de vente puisqu’il y en a trop en France. Chaque opticien vend moins de trois paires par jour, ce n’est pas assez pour régler les frais fixes d’un commerce. C’est aussi pour cela que les écarts de prix sont si importants, surtout quand on sait que 70 % de ce que l’on paye, c’est la marge brut de l’opticien. Le prix de la monture et des verres est de seulement 30%.
Nicolas Carreau pour le Livre du jour
Comme tous les vendredis, il ne s’agit pas d’un livre mais d’une revue.
Aujourd’hui sort le dernier numéro du quinzomadaire, Society. Avec une Une qui fait un peu peur, elle est titrée : Fillon, son armée secrète. On ne voit que ses yeux et son nez, le reste du visage est dissimulé par une forêt de drapeau français. Il s’agit en fait d’une manifestation des membres de sens commun, le mouvement issu de la manif pour tous. Society a enquêté, interrogé les figures du mouvement et surtout analyse comment Fillon peut profiter de ce soutien.
Un peu de politique donc. Quoi d’autres dans Society ?
Du fait divers, c’est ce qu’ils préfèrent. Dans ce numéro, le magazine s’intéresse à l’affaire Troadec et commence déjà à prendre un peu de distance avec cette affaire sordide. Pour rappel, c’est donc l’histoire de cette famille d’Orvault dont les membres auraient été tués par le beau-frère. C’est glauque. Ultra glauque, mais la question, c’est : pourquoi cette affaire a fasciné le pays pendant plusieurs semaines ? Des spécialistes de criminologie et des médias se penchent là-dessus. Et notamment pourquoi les soupçons se sont portés sur le fils. Vous savez, on a commencé à le dépeindre comme un psychopathe qui s’exprimait brutalement sur internet. Lucie Jouvet Legrand, l’une des spécialistes, analyse ce phénomène en expliquant que faute d’éléments, on a tous tendance à fonctionner de la même manière : quand on a perdu ses clés, on les cherche dans un endroit où il y a de la lumière. Or dans cette affaire, c’était sur Internet qu’il y avait de la lumière.
La droite dure, un fait divers, rien de plus enjoué ?
Si ! J’ai un reportage en Sardaigne, dans l’Ogliastra, surnommée : "la région où les habitants oublient de mourir !" La population y bat des records de longévité. 23 centenaires pour 100.000 habitants. Dans le reste de l’Italie, par exemple, la moyenne est de huit et ça dure depuis des siècles. Des chercheurs ont enquêté et ont retrouvé des centenaires qui vivaient là-bas au XVIIIe siècle. Alors, pourquoi ? On ne sait pas exactement. Mais il existe plusieurs hypothèses. Le dénivelé d’abord. Il y a beaucoup de pentes, c’est en altitude, ça veut donc dire de l’activité physique pour les habitants. Et peut-être le lait de chèvre !
Marion Calais pour la presse quotidienne régionale
À la Une, des villes françaises qui espèrent bien tirer profit du Brexit.
C'est le cas par exemple de Nantes. Une délégation du secteur numérique local s'est rendue à Londres, raconte ainsi Presse Océan, il y a deux semaines à l'invitation d'une association d'entrepreneurs francophones. Les villes de Lille, Marseille et Lyon étaient aussi représentées. Chacune entend démontrer l'attractivité de son territoire, la qualité de vie, le dynamisme économique. Au cas où, parce que s'il est vrai que, pour l'instant, l'incertitude règne Outre-Manche, qui sait pour demain. "Les régions françaises ont une carte à jouer" dit un français installé à Londres depuis trois ans.
De son côté, Calais espère aussi que le Brexit sera une chance pour la ville. C'est à la Une de Nord Littoral. Un exemple, très concret : avec le retour des frontières fiscales entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne, de nouveaux postes pourraient être crées. Avec des démarches administratives nécessaires pour les marchandises. Du coup, le rétablissement d'un bureau de douanes pourrait créer une trentaine d'emplois.
La personnalité du jour est un jeune homme déterminé.
Il s'appelle Alan Ripaud et il a 22 ans. Le garçon, autiste asperger, vient de créer son entreprise dans le centre des Côtes d'Armor. Il faut dire qu'après sa formation d'horticulteur, il n'est pas parvenu à s'insérer professionnellement comme le raconte l'édition du soir de Ouest France. Alors avec sa mère, ils ont décidé de se lancer. Elle s'occupe de la paperasse et lui, des plantes. Des plantes carnivores dont il est devenu spécialiste avec 1.500 plants et une cinquantaine d'espèces cultivées sous trois serres grâce au soutien de particuliers et d'associations. À plusieurs reprises, Alan a fait appel au financement participatif. À chaque fois, les retours ont été extraordinaires raconte sa mère. Bientôt, Alan espère accueillir des ânes sur son terrain, ouvrir sa pépinière au public et peut-être accueillir de jeunes autistes en stage.