Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
>> Conso : 1 européen sur 3 ne consomme pas de fruits et de légumes
C'est le résultat d'une étude sur l'alimentation publiée par Eurostat (la direction générale de la commission européenne chargée de l’information statistique). Pourtant cinq portions quotidiennes de fruits et légumes sont recommandées par l’Union européenne et par le programme national nutrition santé. Cinq portions de 100 grammes chacune. Dedans on ne compte pas les pommes de terre ou les tubercules comme les oignons. Ça permet de satisfaire notre corps en vitamines minéraux et en fibres.
Dans cette étude on apprend que les Britanniques sont les champions européens : 33% d’entre eux suivent ces recommandations à la lettre et les plus mauvais élèves sont les Roumains et les Bulgares : à peine 4% d’entre eux mangent des fruits et des légumes quotidiennement. Pour les Français, ce n'est pas terrible. C’est deux fois moins que les Britanniques.
En fait ce qui est très marquant, c’est de voir combien joue le niveau d’instruction, d'éducation, dans ce qui se retrouve dans notre assiette. Plus le niveau d’éducation est élevé plus on mange sainement et correctement. Si on reprend le cas des bons élèves de l’Europe, les Anglais, plus de 40% de ceux qui ont fait des études supérieures mangent quotidiennement des fruits et légumes. Ça se voit aussi au Danemark et au Portugal.
Pourquoi c’est si difficile de faire manger ces 5 fruits et légumes par jour ? D'abord le prix. D'après le baromètre annuel de familles rurales, les prix des fruits et légumes ont fortement augmenté. Trois quarts des Français estiment qu’ils n’ont pas les moyens de s'offrir des produits frais. Cet été les fruits ont augmenté de 18 % en un an et les légumes de 10%. Et puis la seconde raison: ce sont les pesticides. On a perdu en confiance et tout le monde ne peut pas s’offrir des produits bio, plus chers que les autres.
>> Le livre du jour : "Chanson douce" de de Leïla Slimani
Toujours sur le liste du Goncourt, Chanson douce est le deuxième roman de Leïla Slimani, après son très bon et très remarqué Dans le jardin de l’ogre, publié en 2014. Alors, ne vous laissez pas abuser par le titre de ce deuxième livre, Chanson douce est le plus terrifiant roman de cette rentrée littéraire. Il s’ouvre sur le plus horrible des crimes, le meurtre de deux enfants en bas âge. Ils s’appellent Adam et Mila. Et l’assassin est le pire qui soit aussi, puisque c’est la nounou, Louise, qui a fait le coup. Le pire, parce que la nounou est la personne à qui on fait le plus confiance – mais c’est aussi en général, quelqu’un qu’on ne connait absolument pas.
On connaît donc le dénouement dès le début, car ce n’est pas un roman policier, attention ! Flash-back dès la troisième page, après donc cette entrée en matière déstabilisante – le mot est faible. On découvre les parents, Paul et Myriam. Ce sont des bobos, pour aller vite. Lui, travaille dans la production musicale et elle est avocate, mais n’a jamais exercé pour s’occuper pleinement de ses enfants. Sauf qu’au bout de quelques années, elle se sent hors du monde, décalée, elle a besoin de travailler. Ils se décident donc à engager une nounou.
Mais pas n’importe qui ! Après plusieurs entretiens, ils sont conquis par Louise, la nounou parfaite. Avec de bonnes références, très douce, très habile avec les enfants, dès l’entretien d’embauche. Elle est discrète. Le genre de femme qui dit pardon quand on la bouscule. En plus de très bien s’occuper des enfants qui l’adorent, elle fait même parfois un peu de ménage ou prépare le dîner. Vraiment, Paul et Myriam ne pouvait pas trouver mieux. Mais parfois, Louise a des réactions bizarres, des sautes d’humeur, un comportement étrange. Et tout le roman nous raconte à la fois le passé mouvementé de la nounou et sa lente descente dans la folie pure. C’est un livre qui se lit en apnée. Et donc logiquement, à la fin de ces 230 pages, on a le souffle coupé. Un grand roman.
>> Les Unes de la presse régionale
La Provence met à la Une la visite d'une délégation régionale à Shanghai, Shenzen et Canton. La Chine, c'est le nouvel eldorado des Provençaux assure le quotidien. Pendant trois jours, il a été question d'exporter le savoir-faire made in Provence en Asie ! De leur côté, les vins du Languedoc misent plutôt sur les Etats-Unis. Sur New York précisément où la région Occitanie a installé des bureaux de380 m² à Manhattan pour favoriser le business et les rencontres. Et c'est ainsi que des vignerons de Saint-Chinian ont pu rencontrer la semaine dernière des sommeliers, des cavistes, des journalistes pour faire découvrir leurs productions. La stratégie paye : en 4 ans, le volume de Saint-Chinian écoulé aux Etats-Unis a doublé, le chiffre d'affaires a triplé.
>> La personnalité du jour, ce sont des élèves heureux !
il suffit de lire les témoignages d’Anaïs et de ses copines ce matin dans le Républicain Lorrain. Elles sont en 1ère ES et quand elles parlent de leurs cours, elles les décrivent comme stimulants et vivants. Ces jeunes filles sont scolarisées au lycée Cormontaigne à Metz. Dans une classe "implic@tive" avec un arrobaze à la place du "a". Leurs profs ont décidé l'an dernier de lancer une expérience unique dans la région.
D'abord, finis les gros livres et autres manuels. Les élèves travaillent sur tablettes et ordinateurs; Ensuite, finis les bureaux alignés face aux profs. Ici, la classe est organisée comme un open space. Pas de décrocheur au fond de la salle. Enfin, le cours commence à la maison par une vidéo en ligne, qui va poser les jalons du cours à suivre avec des exercices également sur Internet. Et en classe, les élèves travaillent ensemble par groupe de 2 ou 3, sous la surveillance du prof.