Isabelle Quenin, Nicolas Carreau et Marguerite Lefèbvre font le point sur l'actualité du jour.
Isabelle Quenin pour la consommation
Il existe différentes sortes de sel, le tout bête et le sel branché.
Le premier on le connait, il est blanc sur la table avec le poivre. C’est du sel basique dont le seul défaut est que l’on en consomme trop.
Un sel sans histoire mais il y en a d’autres ?
Oui, le sel branché, d’ailleurs on en parle au pluriel, parce qu’ils sont plusieurs à avoir conquis les tables des gourmets comme la fleur de sel, le sel rose de l’Himalaya ou le sel noir d’Hawaï.
Que des sels spéciaux, reconnaissables à leur prix puisqu’ils sont vendus beaucoup plus cher que les autres.
Ces supers sels ont-ils des qualités qui expliqueraient leur prix ?
Aucun intérêt. C’est l’Office Fédéral de Sécurité alimentaire qui vient de publier son verdict après avoir examiné à la loupe 25 de ces super sels.
Le constat est sans appel, d’abord leur teneur en iode est très faible voire quasiment nulle, or on sait depuis maintenant longtemps, qu’une carence en iode expose les enfants à des risques de sous-développement physique ou intellectuel. Chez l’adulte, cette même carence peut conduire à une hypertrophie de la glande thyroïdienne, ce qui explique que depuis des années le sel ordinaire est toujours supplémenté en iode .
Premier constat assez dissuasif, il y a d’autres mauvaises surprises ?
Oui, en achetant ces sels, on pourrait penser qu’ils sont plus riches en sels minéraux, en oligoéléments, plus bio ou plus nature. Là aussi tout faux et les analyses le prouvent ! Ils ne sont pas plus riches ni natures que les autres et même pire. Ces sels contiennent plus de substances indésirables que les autres, comme de l’aluminium par exemple.
Donc, ne substituez pas votre sel ordinaire par de l’extraordinaire, il n’y a aucun intérêt !
Nicolas Carreau pour le Livre du jour
Au bonheur des fautes de Muriel Gilbert à La Librairie Vuibert
Ce matin, on ramasse les copies !
On va corriger vos fautes d’orthographe ! Enfin, plutôt Muriel Gilbert qui signe Au bonheur des fautes, confessions d’une dompteuse de mots, à la Librairie Vuibert. Dompteuse de mots, parce que Muriel Gilbert est correctrice. Elle travaille au Monde, le journal. Elle passe son temps à reprendre les articles des autres journalistes pour couper, reformuler éventuellement quand ce n’est pas clair et aussi donc corriger les fautes d’orthographe.
Mais alors, c’est un Bescherelle ce livre ?
Alors, non. C’est plutôt une ode aux fautes d’orthographe. Muriel Gilbert les aime ces fautes, même si elles les traquent pour les éliminer. C’est le syndrome du chasseur amoureux des oiseaux, si vous voulez. Elle nous raconte sa vie, son itinéraire et ce faisant, elle parle des fautes et de notre rapport à tous à la grammaire et à l’orthographe. On a un peu honte d’être nul en orthographe, c’est vrai. Le problème de Muriel, c’est que, connaissant son métier, certaines personnes ont peur de lui envoyer un mail ! Ou alors, on lui demande sans arrêt de corriger des fautes, pour une lettre un peu officielle par exemple. Elle nous raconte quelques anecdotes très drôles.
Et quels sont les conseils qu’elle donne ?
Alors, il y en a plein. Comment écrivez-vous quiz ? il n’y a qu’un Z ! C’est pareil pour Gril, un seul L. Quand écrit-on puisque ou puisqu’, avec l’apostrophe. Ne s’élide que devant : il/elle, on, en, un. Et la ponctuation bien entendu ! vous saurez tout sur le point-virgule.
Les réformes aussi. L’année dernière, on a encore eu une petite polémique sur la dernière réforme de l’orthographe. Mais la langue change tout le temps ! Muriel Gilbert prend l’exemple de chef-d’œuvre. Au pluriel, on a changé six fois l’orthographe de ce mot depuis 1694.
Il y a aussi un hommage à Julie Leclerc, Julie d’Europe 1. Muriel aimerait parfois être correctrice pour les journalistes radio, tant elle entend des fautes. Ça n’existe pas, évidemment mais Julie, c’est vrai, sort parfois son dictionnaire pour corriger tel ou tel terme ou telle ou telle syntaxe.
Au bonheur des fautes donc, de Muriel Gilbert.
Marion Calais pour la presse quotidienne régionale
À la Une, la disparition du patron de la FNSEA.
Xavier Beulin victime d'une crise cardiaque. Il est en première page de nombre de vos quotidiens ce matin. Le Télégramme brosse le portrait d'une forte personnalité.
Homme brillant, orateur hors pair écrit de son côté la République du Centre qui consacre une double page au décès de celui qui était l'une des personnalités de la région. C'est en effet à Donnery, près d'Orléans, que Xavier Beulin est né, qu'il a repris la ferme familiale après le décès de son père, sans même le bac en poche. C'est dans le Loiret qu'il a progressivement grimpé les échelons du syndicalisme agricole jusqu'au secrétariat général de la FNSEA.
"C'était l'homme pressé de l'agriculture française" souligne de son côté Ouest France. Xavier Beulin qui était aussi patron du groupe Avril, comptant 7.200 salariés, qui fabrique les huiles Lesieur ou Puget. Un côté businessman qui lui a valu de nombreuses critiques. "nous ne défendions pas la même vision de l'agriculture, dit ainsi ce matin Laurent Pinatel de la Confédération paysanne, mais il admettait que le secteur soit divers. Il était respectueux, pas du genre à donner des coups bas" assure-t-il.
Endeuillée par cette perte brutale, l'intérim à la FNSEA va maintenant être assuré, explique le Courrier de l'Ouest, par une angevine Christiane Lambert, jusque-là vice-présidente du syndicat des exploitants agricoles.
La personnalité du jour est un inlassable voyageur.
L'Antarctique et le Groenland ou encore une session de plongée dans les îles Lavezzi entre la Corse et la Sardaigne. À seulement 24 ans, Rémi multiplie les expériences et les voyages. Et cela, grâce à une association : "bout de vie". Une organisation qui veut montrer qu'un handicap n'empêche pas de vivre. Car Rémi marche avec une prothèse, une malformation de la jambe que ce fils de paysagistes, petit-fils de viticulteurs, a toujours bien vécu. Grâce à ses copains et grâce à l'association aussi qui lui a permis de prendre confiance et de réaliser des performances sportives que peu de valides ont eu l'occasion de vivre. Aujourd'hui, raconte l'Yonne Républicaine, Rémi se prépare pour un nouveau départ. Ce sera au mois d'avril prochain avec trois autres jeunes. Direction le Groenland pour une traversée en chien de traineaux, jusqu'à moins 30 degrés possibles. "On a été un peu testé. Les gens retenus sont sportifs. L'entraide sera essentielle" explique Rémi, visiblement impatient de s'élancer !