François-Cavier Bourmaud, Claire Fournier, Aude Vernuccio et Guillaume Genton font le point sur l’actualité du jour et vous livrent leurs indiscrétions.
Claire Fournier, experte économie
Vous les avez sans doute déjà vus à vélo avec leurs gros sacs à dos estampillés Allo resto, Resto in ou Deliveroo, les livreurs de repas à domicile se multiplient dans nos villes et c'est une révolution.
Au jeu de qui va gagner la course, il y en a un qui est bien placé, c'est le britannique Deliveroo, présent dans une douzaine de pays. La start up vient de lever 275 millions de dollars auprès d'investisseurs pour se développer.
Ce qui en fait la première licorne dans le secteur, une start up non cotée dont la valeur atteint un milliard de dollars.
C'est un marché qui attire beaucoup mais il y aura sans doute peu d'élus ?
Vous savez comment un pro du secteur explique l'engouement pour la livraison å domicile? Par l'allongement des trajets travail-domicile et par l' explosion du nombre de célibataires en France.
Alors comme d'habitude quand il y a un nouveau marché qui se crée, il y a un appel d'air. Il faut dire qu'un groupe comme Deliveroo fait 20% de croissance par semaine, de quoi faire des envieux! ! La Poste a par exemple racheté allo resto.
Mais ça ne durera pas. La preuve : il y a quelques jours la start up belge Take it easy a fait faillite.
Ce nouveau mode de consommation de plats livrés fait un peu penser à Uber dans les VTC
D'ailleurs Uber s'est lancé sur ce créneau en Juin avec Ubereats.
Comme avec uber, ces start up sont venus combler un vide, celui de la livraison å domicile qui ne fonctionnait pas avec tous les restos.
Et surtout, comme avec Uber, les livreurs sont des indépendants avec peu de dŕoits: Il suffit d'ailleurs d'avoir un deux roues et un statut d'auto entrepreneur pour devenir livreur. C'est bien pour les étudiants par ex qui veulent se faire un peu d'argent. Mais si vous en faites votre activité principale, vous vous retrouverez souvent â enchaîner les heures sans aucune réglementation, c'est la limite du modèle.
D'ailleurs la faillite de Take it easy a laissė 4.500 livreurs sur le carreau, essentiellement en Belgique mais en France aussi.
Inutile de vous le dire, sans préavis ni indemnités, avec juste leurs yeux pour pleurer.