François Clauss, Antonin André et Axel de Tarlé font le point sur l'actualité du jour.
Antonin André, expert politique
La politique, le PS réunit demain à Paris une journée de travail de la belle alliance populaire, où l’on va parler de la primaire de la gauche. Arnaud Montebourg a été un des premiers à la réclamer : il l’a. Mais maintenant il prévient : il ne participera à la primaire que si elle est large et ouverte, comme s’il justifiait déjà de ne pas y concourir.
Antonin André vous le confirme, il n’a pas du tout envie d’y aller. Arnaud Montebourg s’est fait piéger et avec lui d’ailleurs les frondeurs du PS qui voyait en la primaire un moyen d’empêcher une nouvelle candidature de François Hollande. Leur calcul était simple : jamais un président de la république en exercice ne s‘est plié à l’exercice c’est inédit et donc Jamais François Hollande ne l’accepterait. Le problème, c’est que le président a retourné l’arme contre ses adversaires. Pourquoi ? Parce que le but de la primaire c’est de rassembler la gauche derrière un candidat unique. Donc tous les participants, radicaux de gauche, écologistes frondeurs du PS, Montebourg, Hamon et François Hollande lui-même s’ils y participent s’engagent à soutenir le vainqueur. Dans ce match à plusieurs candidatures, le président sortant aussi impopulaire soit-il est le favori. Arnaud Montebourg s’il perd devra s’engager à soutenir un François Hollande vainqueur, il l’a très bien compris Montebourg. Il l’anticipe et donc il explique que l’organisation de la primaire, tronquée, ne permettra pas un affrontement loyal et que donc il s’en passera.
Il réclame 10.000 bureaux de vote, des centaines de milliers, voire des millions de participants, et tout cela le PS n’est pas en mesure de lui garantir ?
Et bien si ! C’est là que le piège se referme. Le PS en est parfaitement capable, il en a l’expérience. Alors bien sûr, il va falloir s’y mettre, le parti a perdu les municipales, les départementales, les régionales, trouver des salles, des militants pour tenir les bureaux, tout cela va prendre du temps. Mais assure un dirigeant du PS, c’est largement faisable. Le comité de pilotage de la primaire va se réunir avant la mi-juillet pour fixer sa feuille de route "Arnaud Montebourg aura ses 10.000 bureaux" promet même un fin connaisseur de la machine, et "s’il le faut on lui rédigera et on lui imprimera nous-même ses professions de foi". Tout cela vous l’avez compris est mené, en concertation avec l’Elysée où se trouve aujourd’hui l’un des meilleurs avocat de la primaire, en l’occurrence François Hollande.
Le comble étant que le grand inventeur de la primaire en France qui l’a imposé dans la vie politique avec le soutien de Terra Nova le think de gauche c’est Arnaud Montebourg.
Axel de Tarlé, expert économie
La crise du porc est terminée. On se souvient que la filière porcine à travers les éleveurs ont beaucoup souffert l'an dernier.
Justement, ô miracle, les cours se sont retournés, à la hausse grâce à une très forte demande chinoise.
Le cours du porc était l'an dernier à 1,1€ le kilo, or, pour s'en sortir, les producteurs doivent vendre au minimum à 1,4€.
Ça y est,on y est, on vient même d'atteindre ces derniers jours, le prix de 1,43€ le kilo.
Cette hausse s'explique grâce aux Chinois qui ont doublé leurs importations depuis le début de l'année.
Pourquoi les Chinois ont-ils doublé leurs importations ?
Parce qu'il y a eu de nombreux scandale sanitaire en Chine dans les porcheries avec des porcs malades, dont les cadavres ont été jetés par milliers dans les rivières ou pire vendus à la consommation.
Donc, Pékin a fait le ménage et cinq millions d'éleveurs ont été contraints de fermer.
Sauf que le porc est la viande N°1 en Chine (cela représente 42% de la viande consommée, devant la volaille et le bœuf) D'où des importations massives de porc européen, tout le monde en profite aussi bien les éleveurs Allemands, Espagnols que Français.
C'est donc un redressement temporaire dû uniquement à la demande chinoise.
Oui, mais, d'abord, ça démontre que l'on a une carte à jouer en Chine, avec notre filière agro-alimentaire.
On le voit, les Chinois veulent monter en gamme dans leur consommation alimentaire. ils sont demandeurs de qualité "made in France".
Deuxième point, cette remontée des cours est peut-être fragile mais, elle peut enclencher un cercle vertueux. Des cours qui remontent, c'est un peu d'oxygène, pour les éleveurs qui peuvent investir et moderniser leurs installations pour devenir plus compétitif.
En tous les cas, on est content, pour les quelques 20.000 éleveurs de porcs français qui peuvent enfin vivre de leur travail.