François Clauss, Antonin André et Axel de Tarlé font le point sur l'actualité du jour.
Antonin André, expert politique
La politique c’est le bras de fer entre les syndicats, CGT et FO en tête, et le gouvernement. Les syndicats veulent défiler jeudi, le gouvernement s’y oppose au nom de la menace de troubles à l’ordre public. Mais il n’interdit pas vraiment non plus la manif , il propose un rassemblement statique.
Quand François Hollande fait du François Hollande. Si Léonarda veut rentrer, elle peut revenir mais sans sa famille. Si la gauche accepte la déchéance de nationalité alors ok pour l’appliquer à tous et éviter ainsi de créer deux catégories de Français. Aujourd’hui ça donne : Si la CGT veut manifester OK mais sans défiler… Après les vitres brisées de l’hôpital Necker, après les alertes répétées des syndicats de police faisant état de forces de l’ordre exsangues, alors que la menace terroriste est maximale, qu’il faut sécuriser l’euro et, rappelons-le, nous sommes sous le régime de l’état d’urgence. Donc le Président devant ses ministres réunis en conseil mercredi dernier avait prévenu : cette fois sa main ne tremblerait pas, "Pas de manifestation à Paris dans le mois qui vient" selon un témoin. C’est clair, tranché, autoritaire. A l’arrivée, le gouvernement interdit sans interdire, il invente une fan zone syndicale : un rassemblement de supporter de la CGT et de FO drapeaux rouges au vent place de la Nation. Le signal d’autorité fait pshitt…
En même temps, François Hollande est un président de gauche et interdire purement et simplement une manifestation, c’est acter un peu plus la fracture avec sa majorité et avec la gauche.
Voilà c’est la fragilité de François Hollande dans ce conflit. Il s’est fait élire sur la promesse du dialogue social retrouvé, de la concertation, du respect des syndicats par opposition à son prédécesseur. Remettre en cause le droit de manifester pour ce président-là, est politiquement difficile à assumer. Une partie du PS est hostile à l’interdiction, sans parler des frondeurs, ou de Jean-Luc Mélenchon… L’équation du président est délicate, comment répondre à un besoin très fort de l’opinion d’ordre et d’autorité sans donner le sentiment de prendre des mesures liberticides ? Cette équation finalement, François Hollande choisit de ne pas la résoudre mais de la compliquer en autorisant une manifestation statique. Un non-choix qui donne le sentiment d’hésiter face une mobilisation syndicale en fort déclin et l’hésitation pour le pouvoir est le signe le plus éclatant de sa faiblesse.
Axel de Tarlé, expert économie
Le plus puissant calculateur du monde est chinois. C'est un symbole important qui illustre la montée en gamme de l'économie chinoise.
Ce qu'il faut préciser, c'est que ce super-ordinateur est de fabrication 100 % chinoise.
Jusqu'à présent, les supercalculateurs chinois fonctionnaient avec des puces électroniques américaines, des puces Intel. Maintenant, ils tournent avec des puces électroniques de fabrication chinoise, conçues et fabriquées à Shanghai.
Le sunway taihu-Light dispose d'une capacité de calcul de 90 pétaflops. c'est quoi le pétaflop ? 1 million de milliards d'opérations à la seconde.
Zmz, le calculateur le plus puissant du monde qui est également chinois a une capacité de seulement 30 pétaflops.
Le premier américain est troisième avec le calculateur Titant-Tennessee de 17 pétaflops soit cinq fois mois. Suivent après les Japonais, les Suisses et les Allemands.
Le premier calculateur français est onzième, Il s'agit d'un super-ordinateur Total d'une capacité de cinq pétaflops soit 18 Fois moins que le chinois qui est installé à Pau dans les Pyrénées-Atlantique.
A quoi servent tous ces "pétaflops" ?
- modéliser la terre ou le sous-sol pour Total, c'est utile pour exploiter les champs pétrolier; mais aussi en météo pour modéliser l'atmosphère et les vents.
- Pour la biologie
- Pour l'astrophysique et comprendre l'univers
- A la recherche nucléaire. D'ailleurs, c'est pour cela que les Chinois ont développé leur propre puces électroniques. C'est parce que les américains avait interdit l'export en Chine de ces processeurs, car ils soupçonnaient les Chinois de le utiliser à des fins militaire.
L'ordinateur le plus puissant du monde est 100% chinois, ça veut dire quoi ?
- Que les recherches les plus poussées techniquement se font en chine.
- Que le message est très fort car la Chine n'est plus l'atelier du monde mais le laboratoire du monde.
C'est un message très fort adressé aux chercheurs du monde entier et aux industriels. Ce n'est plus à Boston ou dans la Sillicon Valley que ça se passe mais bien à Shanghai.