Antonin André et Axel de Tarlé font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
Le palace parisien du Ritz rouvre ses portes théoriquement aujourd'hui. "Théoriquement" car il s'agit d'une ré-ouverture "en catimini", en toute discrétion.
Il faut dire que le marché de l'hôtellerie de luxe traverse une crise très sévère.
Après quatre ans de travaux, le Ritz rouvre en catimini, c'est dommage parce que l'on pouvait espérer une grande fête avec un peu plus d'éclat pour ce monument de l'hôtellerie parisienne, place Vendôme. Le Ritz est la propriété du milliardaire égyptien Mohamed Al Fayed. C'est dans ce palace qu'avait séjourné Lady Diana, avant son accident sous le pont de l'Alma, à Paris.
Les travaux ne sont pas tout a fait terminé, seule la moitié des chambres est ouverte au total 86 sur 142. Mais, le Ritz ne voulait pas rater la clientèle huppé, fan de football, qui va débarquer à Paris à la fin de la semaine avec le début de l'Euro.
Parce que c'est vrai, le marché des palaces est sinistré.
Il y a un double choc :
D'un coté la demande s'est effondré.
- Les attentats ont fait fuir la clientèle japonaise, américaine ou du Moyen Orient.
- La crise économique avec la chute du Rouble a fait fuir les Russes, ou encore les Brésiliens.
- Et,enfin, dernier coup dur, la concurrence de Air B NB qui rafle la clientèle familiale. A Paris, on trouve notamment des appartements de prestige sur Internet avec services de conciergeries.
La demande a donc baissé et dans le même temps, l'offre des palaces a explosé.
- Trois nouveaux palace ont ouvert à Paris (Shangri-la au Trocadéro, Mandarin oriental dans le 1er, et le Peninsula à l’Étoile).
- L'année prochaine rouvriront : le Crillon et le Lutetia.
- Puis, dans deux deux ans, L’hôtel grande luxe de Bernard Arnault, va ouvrir, Le Cheval blanc, en plein Paris avec 200 chambres grand luxe.
En 10 ans, l'offre de palace aura augmenté de 60 % à Paris.
Cela veut-il dire que les Palaces font des soldes ?
Des rabais effectivement mais ça reste des tarifs "Palace"
Par curiosité, Axel de Tarlé est allé regarder pour faire une réservation au Ritz qui affiche déjà complet jusqu'au dimanche 19 juin.
Le premier prix pour une chambre est de 1.300 euros la nuit, pour une suite exécutive 3.000 euros et une suite Prestige 15.000 euros.
Antonin André, expert politique
La politique, c’est le ralliement de François Baroin à Nicolas Sarkozy, hier sur Europe 1. L’info c’est que dans le sillage de François Baroin, les lignes bougent, ça s’est vu hier avec les visages venus assister au Grand-Rendez-Vous.
Gérard Larcher, président du Sénat, soutien de François Fillon était là, Thierry Solère, soutien de Bruno Le Maire était là, Gérald Darmanin proche de Xavier Bertrand était là, Christian Jacob, président du groupe les Républicains à l’Assemblée et "chiraquien" pur jus qui a souvent dit "Non" à Nicolas Sarkozy était là aussi.
C’est la première fois que des ténors de la droite s’affichent dans le sillage de Nicolas Sarkozy depuis son retour.
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les lignes bougent, que le jeu de la primaire est ouvert. Et dans ce jeu, François Baroin est une carte maîtresse parce qu’il coche des cases que Nicolas Sarkozy n’a pas : il incarne l’héritage Chirac au moins autant qu’Alain Juppé. Il incarne le renouvellement, même s’il fait de la politique depuis longtemps, c’est un jeune quinqua, et il renouvelle l’offre politique de Nicolas Sarkozy qui s’appuie sur l’idée d’un ticket, d’une candidature à deux têtes.
François Baroin, enfin, c’est une porte d’entrée pour ceux qui hésitent à rejoindre Nicolas Sarkozy : il est anti-Buisson, il est très laïcard, c’est un rabatteur idéal.
Les lignes bougent, mais l’écart est encore très grand entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, entre 8 et 15 points selon les études. Nicolas Sarkozy est encore loin d’une nouvelle candidature et d’un nouveau mandat.
Oui il reste challenger et Alain Juppé reste, sondage après sondage, la meilleure garantie de victoire pour la droite alors que Nicolas Sarkozy est toujours, sondage après sondage, l’objet d’un rejet massif des Français.
Pour retourner la situation, Nicolas Sarkozy doit absolument arriver d’ici septembre, à installer l’idée qu’entre Alain Juppé et lui, il n’y a plus de favori. Le temps est compté.
Comment ? En rassemblant, François Baroin va l’y aider et en s’imposant comme le meilleurs garant des valeurs de la droite, et de toute la droite, jusqu’à celle qui se tourne vers Marine Le Pen.
On va l’entendre mercredi soir à Lille, vous allez assister au premier meeting de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy : "Je suis Français..." clamera-t-il et il déclinera précisément ce qu’est être Français. Un discours, un an avant la présidentielle, qui fait écho à un autre discours du candidat Nicolas Sarkozy à Nîmes en 2006 sur "la France éternelle", un an avant la présidentielle de 2007 qu’il avait gagné. Pour ce meeting, l’ancien président a décroché son téléphone, il a appelé des parlementaires directement pour leur demander d’être présents. Signe pour Nicolas Sarkozy que les semaines qui viennent sont décisives, la primaire est à l’automne mais pour lui elle se joue maintenant.