François Hollande veut se servir de l’Euro-2016 des JO-2024 pour redonner de l’espoir : les experts d'Europe 1 vous informent

Antonin André 11.03.2016 1280x640 6:33
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SAISON 2015 - 2016

Antonin André, Axel de Tarlé et Anne Le Gall font le point sur l'actualité du jour.

Axel de Tarlé, expert économie

LCL va fermer 250 agences bancaires ce qui représente plus d'une agence sur huit. C'est un mouvement de fond car La Société Générale va également fermer 400 agences.

Pourquoi toute ces fermetures d'agences bancaires ?

On va beaucoup moins dans son agence bancaire car on peut désormais quasiment tout faire sur Internet. Commander un chéquier, faire un virement ou encore consulter son compte...
Sur Boursorama, filiale de la Société Générale, vous pouvez-même contracter un emprunt immobilier, entièrement en ligne, sans voir personne, en restant derrière votre ordinateur mais en fournissant des pièces bien sûr.

Dans le secteur de la banque, le client est complétement passé dans le monde digital.
L'application Société Générale, par exemple sur Mobile ou sur tablette représente, pour l'année 2015, 550 millions de connexions soit un chiffre en hausse de 31 %.

Ça veut dire que toutes les agences vont fermer ?

Non, mais elles vont sacrément évoluer. Beaucoup d'agences, les petites notamment, vont être vidées de leur personnel et entièrement équipées d'automates pour déposer des chèques ou de l'argent en espèce.
En revanche, on aura toujours besoin de rencontrer un banquier, mais pour des conseils très pointus, en matière d'épargne par exemple, de succession ou de crédit spécifique.

Ce qui risque de faire pas mal de casse sociale, c'est malheureusement une des caractéristiques d'Internet. On a désormais une montée en gamme du métier de banquier pour tout ce qui est conseil mais également la disparition des tous les métiers répétitifs.
A noter qu'en France, les banques emploient 370.000 salariés en CDI.

 

Anne Le Gall, experte innovation

Innovation : les avions du futur avec le retour probable des vols supersoniques

Paris-New York en moins de trois heures, voilà qu'on en reparle...
La NASA a indiqué il y a quelques jours qu'elle travaillait sur un avion successeur du Concorde avec l'entreprise Lockheed Martin. Avec son nez encore plus fin et pointu que celui du Concorde, cet avion d’une vingtaine de places devrait pouvoir voler à 2.000 km/h , 1,5 fois la vitesse du son mais en faisant 100 fois moins de bruit qu'un Concorde.
Les premiers essais sont attendus pour 2020.

Airbus a un projet d’avion supersonique dans les cartons également, non ?

Tout à fait, en partenariat avec la société Aerion et c'est sans doute, le projet de Jet supersonique le plus avancé.
Cet avion d’une douzaine de places pourrait voler à 1.800 km/h dès 2023, la place risque forcement d'être un peu chère.
Encore plus fou, il y a aussi dans les tuyaux un projet d'avion qui pourrait relier Paris à New York en 12 minutes car il volerait à 25.000 km/h, soit 12 fois plus vite que le concorde, après avoir décollé à la verticale propulsé par des fusées.
Ça veut dire qu'on pourrait être à Paris pour écouter Axel de Tarlé et se retrouver à New-York pour écouter le journal d’Hélène Zelany à 7H30.

Franchement, c'est crédible ça ?

Là c'est juste un concept pour l'instant mais le projet ne vient pas de n'importe qui : c'est Charles Bombardier, ingénieur canadien et actionnaire principal du groupe aéronautique Bombardier qui porte ce projet. Comme les technologies ont énormément évolué depuis le premier vol commercial du Concorde en 1976 et que désormais on sait fabriquer des avions plus économes en carburants, qu’on sait également atténuer le problème du bruit du bang supersonique et qu’on sait gérer aussi les problèmes d'échauffement de la carlingue, peut être que ce projet donc verra le jour mais là, il n'y a pas de date.

 

Antonin André, expert politique

La majorité est divisée, le président bat des records d’impopularité, la jeunesse est dans la rue. On voit mal quel levier le président a pour tenter de redonner un peu d’espoir, d’envie au pays.
 
L’euro et les Jeux olympiques. "Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre." Pierre de Coubertin. Pour vaincre la peur, la fatigue et la difficulté auxquels fait face François Hollande, l’euro 2016 en juin et la candidature de Paris aux JO en 2024 sont des moteurs indispensables. Le 29 mars à l’Insep, 2.000 personnes, des patrons, des sportifs, des personnalités de la culture se retrouveront pour lancer l’euro et mettre un coup de projecteur sur la candidature de Paris au JO. Il y sera notamment quantifié ce que ces évènements pèsent en termes de création d’emplois et de croissance économique.
 
François Hollande pour porter la candidature de Paris aux JO 2024, spontanément on se dit que ce n’est pas très porteur.

Absolument et l’Élysée en a bien conscience. "Si on a perdu lors des précédentes candidatures explique-t-on au palais c’est parce que les politiques les fois précédentes étaient trop en avant". Bertrand Delanoë appréciera. La stratégie de François Hollande c’est de rester en retrait, les sportifs devant comme Teddy Riner, Tony Parker, Renaud Lavilenie et Tony Estanguet bien sur. La clef, c’est de susciter l’adhésion de l’opinion publique et pas seulement des Parisiens, non de tous les Français. Pourquoi ? Parce que le CIO fin 2016 va lancer des sondages dans les quatre pays candidats, l'Italie avec Rome, les États-Unis avec Los Angeles, la Hongrie avec Budapest et donc la France. Si l’adhésion populaire n’est pas là, c’est un handicap sérieux. On peut même considérer que sous les 50%, c’est foutu. C’est d’ailleurs parce que les Allemands n’étaient pas chauds qu’Hambourg a laissé tomber. François Hollande n’est pas l’ambassadeur le plus populaire, il n’est donc pas en première ligne mais il compte sur l’enthousiasme des JO comme d’une éventuelle victoire des Bleus à l’Euro pour sortir de la dépression ambiante dont il est aux yeux des Français le principal responsable.
 
Une victoire des Bleus à l’euro, ça peut vraiment rapporter des points de popularité au président ?

Ça peut mais ça fond vite, très vite. 1998, les Bleus gagnent la coupe du monde. Jacques Chirac et Lionel Jospin gagnent en effet respectivement 11 et 13 points de confiance entre mai et août. Mais le président reperd sept points entre août et octobre 1998 et Lionel Jospin 11 points. Ce n’est pas l’euro qui fera réélire François Hollande.