Axel de Tarlé, Anne Le Gall, Alex Taylor et Antonin André font le point sur l'actualité du jour.
Antonin André, expert politique
La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour dépassement illégal de ses frais de campagne : est-ce un coup d’arrêt dans le retour de l’ancien président ?
"Soulagement", c’est, le mot hier soir de l’entourage de Nicolas Sarkozy pour commenter ce que tout le monde perçoit plutôt comme un uppercut à l’estomac. Cette mise en examen dans une affaire qui touche directement Nicolas Sarkozy, président et candidat en 2012, vient s’ajouter à une première mise en examen dans l’affaire dite des écoutes, pour corruption et trafic d’influence. Un deuxième boulet judiciaire alors même que Nicolas Sarkozy pensait se relancer avec un livre qui cartonne, un parti remis sur les rails et des sondages qui frémissent. Nicolas Sarkozy était de retour dans la course avec du temps pour faire campagne, cette mise en examen tombe donc au plus mauvais moment.
Est-ce que ça veut dire que cette fois c’est fini ? C’est plié ?
C’est très compliqué. Ses adversaires attendaient ce moment avec gourmandise. Jean-François Copé le premier !
Il y a deux jours à 20h à la télévision, il expliquait que sa "non mise en examen" légitimait sa propre candidature pour bien appuyer là où il espérait faire mal à Nicolas Sarkozy. Les amis d’Alain Juppé prenaient un air affecté dans la perspective de l’audition de Nicolas Sarkozy : "Je préfère ne pas en parler" avec l’air navré.
Le coup de grâce, le KO ! Voilà ce qu’attendaient ses adversaires…
Est-ce que vous croyez un instant que Nicolas Sarkozy va leur offrir son abattement, sa reddition ou son abandon ? Évidemment non. C’est même le contrepied parfait. Aucun cri d’indignation sur l’acharnement des juges, pas de victimisation ni de colère de Nicolas Sarkozy ou de ses proches. La stratégie c’est sérénité sur le plan judiciaire et contre attaque sur le plan politique.
Judiciairement, l’argument c’est que les dépassements des frais de campagne, motif sur lequel il est mis en examen, a déjà été tranché alors on banalise et on neutralise.
Politiquement, Nicolas Sarkozy se considère totalement dégagé des magouilles présumées des fausses factures, d’avoir été à la manœuvre et surtout préviennent ses proches "il rendra les coups".
Qui a fait rentrer Bygmalion à l’UMP si ce n’est le président de l’UMP de l’époque c’est-à-dire Jean-François Copé ? Qui étaient les dirigeants de Bygmalion ? Les amis de Jean-François Copé.
La guerre est déclarée : en politique, on n'est jamais mort
Alex Taylor, expert international
Les allemands sont mal à l’aise avec le parti "Alternative pour l’Allemagne"
La Une ce matin c'est le commissaire européen à l’Économie numérique, Günther Oettinger, membre de la droite classique allemande, qui a affirmé que ce parti était une honte et que si la dirigeante était sa femme, il se tirerait une balle dans la tête. C’est une référence au fait que celle-ci a récemment préconisé le recours aux armes pour protéger les frontières allemandes contre les réfugiés.
Pourquoi cela fait tant de bruit ?
Les allemands ont du mal avec tout ce qui est à droite de la droite classique comme Rechtsextrem genre skinhead et Pegida, plutôt un mouvement de rue.
Mais Alternative pour l’Allemagne, c’est plus compliqué. Fondé en 2013, c’est un parti anti euro mais pas anti Europe avec pas mal de professeurs économiques dans les rangs mais qui a toujours refusé toute comparaison avec le Front National.
Depuis que Frauke Petry en a pris la tête en juillet, et avec ses remarques sur les migrants, ils sont passé de 3% à 13%, devenant la troisième force politique du pays, devant les verts et la gauche radicale à 10% chacun.
Les médias et les instances politiques ont du mal à gérer cette présence. Des incidents ont éclaté ce weekend à la mairie d’Augsburg où Madame Petry voulait prononcer un discours. Le maire de droite avait tout d'abord décrété qu'Hausverbot serait interdit de maison, avant de devoir revenir sur sa décision. Elle a pu prendre la parole avec 2.000 manifestants devant la salle, et de nombreux opposants dans la salle debout sur leur chaise.
Axel De Tarlé, expert économie
Renault ressuscite l'Alpine, une petite "sportive" qui a connu son heure de Gloire dans les années 70.
Ce nouveau modèle appelé "l'Alpine Vision" devrait être commercialisé à partir de l'année prochaine, en 2017.
Carlos Ghosn a présenté hier un prototype quasi définitif de la petite berlinette de couleurs blanche et bleue. Cette nouvelle Alpine sera nerveuse avec seulement 4,5 secondes pour atteindre les 100 km/h.
Son prix de vente est annoncé entre 40.000 et 50.000 euros. On parle d'une "voiture prémium qui doit représenter l'élégance à la Française, qui n'est pas démonstrative". Elle sera donc moins dans la frime qu'une Ferrari. Certains parlent même d'une Porsche à la Française.
Ce n'est pas facile de ressusciter une marque ? Est-ce que ça va fonctionner ?
PSA a du mal avec la DS en revanche BMW a bien réussi faire revivre Mini.
Renault ne cible pas de gros volume. L'Alpine sera fabriquée à Dieppe à raison de 20 modèles par jour soit maximum soit 4.000 modèles par an.
L'objectif est clair : reconquérir le haut de gamme d'où Renault est dramatiquement absent.
Le moment est venu pour Renault qui a parfaitement réussi dans l'entrée de gamme Low Cost avec Dacia mais, aussi le milieu de gamme comme l'atteste la très bonne année 2015.
Les bénéfices ont atteints les trois milliards soit une augmentation de 48%.
La stratégie de Renault est donc d'investir dans le haut de gamme notamment avec le retour de Renault sur les circuits de Formule 1 à partir du 20 mars à Melbourne. La monoplace aura un châssis et un moteur Renault. La Formule 1 attire environ 400 millions de téléspectateurs dans le monde.
Avec l'Alpine, Renault espère reconquérir le haut de gamme qui est un générateur de marge confortable qui tire la gamme vers le haut.
Anne Le Gall, experte innovation
Innovation : Seabubbles, une solution futuriste pour éviter les embouteillages
Des bulles volantes pour naviguer en villes sur les cours d'eau comme la Seine, le Rhône ou la Tamise et pour ne plus être coincé dans les embouteillages sur les quais alors que la voie est libre à coté, sur l'eau.
Concrètement les Seabubbles qui pourraient débarquer en ville dès 2017 sont à mi-chemin entre la voiture quatre places (type smart ou fiat 500) et le bateau. Sauf qu'en plus ces bulles volent au-dessus de l'eau car ce sont des hydroptères, elles décollent grâce à la vitesse car elles possèdent quatre grande dérives qui prennent appui sur l'eau et réduisent les force de frottement.
Quel est l'intérêt des Seabubbles ?
L'intérêt c'est que ces bulles ne font aucun bruit, aucune vague et qu'elles consomment 40 % d'énergie de moins qu'un bateau classique sans polluer car elle sont électriques.
On pourrait donc les proposer en libre-service au bout d'un ponton comme des auto lib dès 2017 ou 2018.
Est-ce sérieux comme projet ?
Le prototype est en construction et des industriels de l'automobile et de l'aéronautique s'y intéressent déjà de près.
Car celui qui rend le projet crédible c'est son concepteur, Alain Thebault, navigateur et inventeur de l'hydroptère, cet immense catamaran qui vole déjà au-dessus des océans à toute vitesse.
Anne Hidalgo la maire de Paris n'est pas contre l’idée des bulles, elle a d'ailleurs adressé une lettre à Alain Thebault pour le lui dire.
Les villes de Londres, San Francisco, Monaco, Genève sont aussi très intéressées. L'objectif d'Alain Thebault est clair : mettre en circulation 3.000 de ces bulles volantes dans un an et demi donc fin 2017, début 2018.