Antonin André, Axel de Tarlé et Anne Le Gall font le point sur l'actualité du jour.
Antonin André, expert politique
On reparle de l’importance des outre-mer dans la présidentielle. Marine Le Pen, après son déplacement mouvementé au Canada où elle a été très mal accueillie, est à Saint Pierre et Miquelon.
Aux dernières nouvelles, Marine le Pen est bloquée à Saint-Pierre, la météo déchaînée l’empêche d’atteindre Miquelon. Ce déplacement dans ce petit territoire du bout du monde où elle avait fait un score de 16% au premier tour de la présidentielle n’a rien d’anecdotique, c’est le symbole de son discours sur "les territoires oubliés de la république". Ces terres lointaines où l’on se sent parfois délaissés par la Métropole, Marine Le Pen voit dans les outre-mer des terres de conquêtes électorales. En Martinique et en Guadeloupe, où elle se rendra dans les prochains mois, elle n’a fait que 5% en 2012, ce sont donc des réserves de voix à aller chercher. Elle ira aussi à la Réunion, où le Front national progresse élection après élection avec 13% aux européennes notamment.
Une étape incontournable pour la présidentielle donc mais aussi pour les primaires, en l’occurrence celle des Républicains.
Il y a environ 20.000 adhérents les Républicains outre-mer donc plusieurs dizaines de milliers de sympathisants, ça pèsera, tous l’ont compris. Alain Juppé part en tournée la semaine prochaine en Guyane, Martinique, Guadeloupe, Saint-Barth ou encore Saint-Martin. Même circuit fin avril pour François Fillon. A noter que depuis que François Hollande a fait un crochet par Saint Barth, c’est devenu une étape obligée de la tournée. Bruno Lemaire a déjà fait son "DOM TOM tour" Martinique Guadeloupe, Guyane, la Réunion, la Nouvelle Calédonie, il est même allé à Wallis et Futuna et retournera à la Réunion en juin. C'est le territoire ultra-marin le plus peuplé et qui vote à droite qui plus est alors que les Antilles penchent plutôt à gauche. Nicolas Sarkozy aussi ira outre-mer nous assure son entourage.
Dans ces déplacement il y a bien sûr le folklore, ça fait partie d’une campagne : Raymond Barre réunionnais d’origine parlant créole pendant la campagne de 1988, Jacques Chirac en costume traditionnel en Nouvelle Calédonie coiffé d’un chapeau de feuilles exotiques. Mais ce n’est pas que ça, il y a aussi une dimension symbolique forte : les outre-mer c’est la France en grand, hors de ses frontière à l’heure où la tentation du repli est répandue ça compte. Ce qui compte enfin c’est le poids sonnant et trébuchants des voix : combien d’électeurs ultra marin, diaspora comprise ?