Europe Écologie Les Verts est en chute libre : hémorragie du nombre de militants, chances électorales réduites à néant et budget plombé. Est-ce la fin ?
Axel de Tarlé, expert Économie
Les petits patrons ne veulent pas entendre parler du prélèvement à la source.
C'est ce que montre une enquête réalisée par la CGPME (qui représente les petites et moyennes entreprises)
A partir du 1er janvier 2018, on n'aura plus à payer l’impôt sur le revenu. Il sera prélevé directement sur notre fiche de paye, par notre employeur - et donc, notre salaire, en bas de la fiche de paye sera net de tout impôt. Pratique pour les salariés ! Mais pas pour le patrons, qui n'ont aucune envie de jouer ainsi les percepteurs pour le compte du Trésor Public.
Dans l'étude réalisée par KPMG pour le compte de la CGPME, qui a interrogé des chefs d'entreprises de 10 à 500 personnes, on retrouve plusieurs remarques.
Repproche n°1 : çà va être compliqué. 89 % des patrons redoutent la complexité administrative du processus. Les grands groupes y arriveront, mais dans les petites entreprises, çà va être le bazar. Et ils font remarquer : le gouvernement parle de choc de simplification mais, dans les faits, c'est le contraire, avec tous les jours, de nouvelle contrainte.
Repproche N°2 : le temps que va prendre, et le cout de la procédure... il va falloir changer de logiciel de paye. Pragmatiques, les petits patrons exigent d’être dédommagés. "C'est pas à nous de payer pour tout ces surcouts."
Repproche N°3 (et c'est le plus important): les petits patrons, craignent que cela ne détériore les relations avec leurs salariés. Forcément, il y aura des cas complexes, des problème d’impôt. Sauf qu'en cas de problème, le salarié se retournera vers le patron. En disant, "je ne comprends pas, patron, vous me prélevez trop d’impôt, vous ne tenez pas compte de telle déduction fiscale...etc."
Ue difficulté de plus pour le gouvernement : les syndicats de Bercy, financée par la CGT, est "archi-contre" ce prélèvement à la source. Elle craint des bugs dans tous les sens, sans que cela ne simplifie quoique que ce soit. Vous avez aussi le patronat, qui estime que c'est "l'obligation de trop".
On va voir maintenant, si cette mesure ira bien à son terme.
Antonin André, Expert Politique
La mort lente d’un parti politique : Europe Ecologie les Verts, le parti de Cécile Duflot. Vous vous êtes procurés les chiffres des adhésions et on est à un niveau historiquement bas : 6 000 adhérents.
6000, une hécatombe, une hémorragie, un effondrement. Il y a deux ans et demi dernier congrès des Verts : ils étaient 12 000.
2010, âge d’or du parti emmené à l’époque par un certain Dany Cohn-Bendit, Europe écologie comptait 16 000 militants. Aujourd’hui ils sont trois fois moins nombreux. "On est au fond du trou" reconnait un cadre du parti, il n’ y a pas que Les adhérents qui fuient, les élus désertent. A l’assemblée nationale le groupe écologiste compte 17 députés, mais ils ne sont plus que 8 à avoir la carte du parti Europe écologie les Verts, les autres ont claqué la porte.
Au sénat sur un groupe de 10 ils ne sont plus que 6 à être encartés. Au passage ces défections sont des subventions publiques en moins pour le parti qui a 5 millions d’euros de dettes et qui a mis son siège en vente.
C’est la mort des Verts ?
Un parti ne meurt jamais mais on est bien dans une lente agonie ou plutôt un interminable suicide. Qu’est-ce que payent les Verts ? Leur stratégie de rupture avec la majorité, le PS et François Hollande. On l’a vu aux départementales et aux régionales, partis seuls ils ont perdu des cohortes d’élus. Aux prochaines législatives, sans accord avec le PS, le risque c’est 0 député écologiste. En septembre 2017, tous les sénateurs écolos sont renouvelables, tous ! Là encore sans accord avec le PS c’est la disparition assurée. Quand je vous parle de suicide je le prouve : fin mai, durant une législative partielle dans les Alpes Maritimes, le PS propose aux verts locaux de ne pas présenter de candidat et de soutenir le candidat écologiste.
Ok disent les verts localement... et qu’est-ce qui se passe ? A Paris la direction des Verts dit niet : ni soutien au PS ni soutenu par le PS. Dans l’Ain, pareil , une législative partielle avant l’été, PS et verts locaux s’entendent sur un candidat commun localement. La direction des Verts à Paris dit niet !
Cécile Duflot elle ira-t-elle quant même à la présidentielle avec un parti qui va si mal ? Hier soir encore oui elle me confirmait son ambition. Elle est candidate. Sauf qu’elle pourrait très bien ne pas être investie. Pourquoi ? Parce que Cécile Duflot a été ministre de François Hollande, pendant deux ans. Ça aujourd’hui pour une bonne partie des 6000 "jusqu’au-boutistes" qui restent c’est quasiment de la trahison. Sans compter qu’après il faudra obtenir les 500 signatures ce qui ne sera pas simple.
"Ça sent le sapin" chez les écolos.