L’exécutif a perdu le contact avec la jeunesse et la crise EPR chez EDF : les experts d'Europe 1 vous informent

Axel de Tarlé 07.03.2016 1280x640 6:13
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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Antonin André, Axel de Tarlé et Anne Le Gall font le point sur l'actualité du jour.

 

Axel de Tarlé, expert économie

Crise chez EDF : Le directeur financier claque la porte. Thomas Piquemal estime qu'EDF n'a pas les moyens de construire deux réacteurs EPR en Grande Bretagne. Ces deux EPR vont coûter 23 milliards d'euros dont 16 milliards pour EDF, alors que l'électricien vaut 20 milliards en bourse. C'est ce qui fait dire aux syndicats CFE et CGC, présents au conseil d'administration, que ce chantier britannique "risque de tuer EDF".

L'inquiétude c'est que quatre EPR sont déjà en construction dans le monde - un en Finlande, un à Flamanville (avec les retards et les surcoûts que l'on connait) et deux autres en Chine. A noter qu'aucune de ces quatre centrales nucléaires n'est pour le moment entrée en fonction.

Pourquoi s'acharner avec cet EPR, s'il ne fonctionne pas ? A cause de pressions politiques et c'est ce qui exaspère un nombre croissant de cadres chez EDF. Pour des raisons diplomatiques, le gouvernement (qui est actionnaire d'EDF) pousse à la signature de ce grand contrat au Royaume-Uni qui engagera la France, par le biais d'EDF, sur des dizaines d'années.

Mais, le directeur financier, Thomas Piquemal, estime que financièrement, le groupe n'en a pas les moyens. Il y a déja tout le parc français à rénover. Selon lui, la technologie EPR est trop complexe. EDF est d'ailleurs, en ce moment même, en train de développer un nouveau modèle EPR, l'EPR NM, plus simple, plus petit et surtout moins coûteux qui doit servir à remplacer tout le parc français.

Beaucoup souhaitent qu'on attende un peu que ce nouveau modèle soit prêt pour le construire en Grande Bretagne.

 

Anne Le Gall, experte innovation

Innovation : un nouveau matériau devrait nous aider à trouver de l'eau dans le désert

C'est un matériau totalement inspiré par la nature et notamment par le cactus et le scarabée car tous les deux sont capables de capturer l'humidité de l'air dans les brumes du matin pour survivre en plein désert.

Comment font-ils ?

Le cactus capture les micro gouttelettes de l'air grâce à ses épines en forme de gouttière qui font glisser l'eau vers la plante et le scarabée du désert lui capte l'eau grâce aux bosses de son dos. Sa carapace est en effet parsemée de bosses et de creux qui favorisent la condensation et qui lui apporte quelques gouttes d'eau pour boire.

Des chercheurs américains de Harvard ont donc reproduit sur une fine feuille d'aluminium la géométrie précises de la carapace du scarabée, ils y ont rajouté à ces bosses, des épines qui ressemblent à celles du cactus et ça donne un nouveau matériau capable d'absorber six fois plus d'eau dans l'air ambiant que tous les capteurs d'humidité que l'on connaissait jusqu'ici.

Cette feuille peut-elle vraiment permettre d'apporter de l'eau dans les zones désertiques ?

Oui, même dans des zones les plus arides de la planète, le taux d'humidité dans l'atmosphère peut atteindre 20 % à certains moments de la journée.
On a déjà, au Maroc ou en Amérique du sud, des filets qui captent l'eau du brouillard pour alimenter plusieurs centaines d'habitants en eau potable. Ici, ce sera encore plus efficace.

On pourrait également utiliser des feuilles d'alu à bosses et à épine en France pour capturer l'humidité dans des bâtiments ou dans des systèmes de climatisation ce qui pourrait servir aussi à dessaler de l'eau de mer. On ferait alors chauffer de l'eau salée et cette matière capturerait l'eau douce à partir de la vapeur d'eau.