Axel de Tarlé, Anne Le Gall, Alex Taylor et Antonin André font le point sur l'actualité du jour.
Antonin André, expert politique
Nicolas Sarkozy n’est pas réapparu publiquement depuis le 7 décembre dernier sur le plateau du 20h de France 2, depuis le président des Républicains s’est montré très discret, des vœux à Noël et le 31 décembre sur Facebook. Il faut dire que son espace politique est extrêmement réduit.
Il s’est fait pillé littéralement pillé:
- Au lendemain des attentats du 13 novembre, François Hollande procède à un virage sécuritaire à droite toute avec la déchéance de Nationalité Nicolas Sarkozy ne peut qu’approuver car il l’a défendue.
- Cette semaine: Alain Juppé, dégaine ses propositions sur la sécurité et l'immigration notamment sur Europe 1 hier avec : l'abandon de Shengen, un durcissement du regroupement familial et le rétablissement des peines planchers. On croirait entendre Nicolas Sarkozy mais c’est bien Alain Juppé le modéré qui revendique ces propositions.
Sarkozy s’est fait dépecé par ses rivaux et adversaires, il est donc réduit au silence.
Cela veut dire que c’est perdu pour la primaire ? que c’est cuit pour 2017..
Pas sûr pas sûr du tout. Vous connaissez Gramsci, ce penseur du début du 20ème siècle, sa théorie c’est que les victoires politiques se gagnent par les idées.
François Hollande et Alain Juppé promeuvent les mesures que Nicolas Sarkozy défend depuis des mois, des années. Parfait ! C’est lui qui au final en tirera le bénéfice politique, c’est lui que l’opinion créditera.
Les idées c’est le premier pilier, le second c’est le parti. Les Républicains.
Deux chiffres pour bien comprendre : l’UMP de Copé juin 2014 : 124.000 adhérents. Aujourd'hui, Les républicains de Sarkozy en janvier 2016 c'est 230.000 adhérents. Des troupes que Nicolas Sarkozy soigne particulièrement, il en recevra un millier samedi pour son premier discours de rentrée. Des soldats revenus pour lui et qui pèseront lourd dans la primaire.
Enfin il y a la stratégie : Le pire ennemi de Nicolas Sarkozy en politique fut Jacques Chirac, il est aujourd'hui devenu son modèle : le Chirac de janvier 1995, au fond du trou, largué dans les sondages par Balladur et qui a sillonné le pays sans casquette RPR, sans banderoles ni élus, à la rencontre des Français. C’est exactement ce genre de campagne dans laquelle va se lancer Nicolas Sarkozy dans les semaines qui viennent. La primaire est en novembre, il lui reste donc 11 mois pour une reconquête et c’est plus que jouable.
Alex Taylor, expert international
Une suite d’agressions autour de la gare de Cologne dans la nuit du Saint-Sylvestre déclenche la polémique en Allemagne, quelques jours après, pourquoi ?
Petit rappel des faits. Le 31 au soir il y avait beaucoup de fêtards, souvent ivres, autour de la gare. Depuis, il y a eu 90 plaintes de la part de femmes pour harcèlement et agressions, souvent sexuelles. Le point sensible est que beaucoup de ces femmes parlent d’agresseurs "d’origine nord-africaine". Et évidemment c’est un sujet on ne peut plus sensible dans le contexte des migrants.
Pourquoi on n’en parle que maintenant ?
Justement parce que le sujet est si délicat. Dans un premier temps la police a émis un rapport parlant d’une nuit du Saint Sylvestre "paisible". Pour ce, elle a été critiquée ouvertement hier par le ministre de l’intérieur. La chancelière a demandé, hier également, que toute la lumière soit faite sur cette affaire, et que l’état de droit soit respecté. Et surtout, dans un premier temps les médias ont évité un sujet aussi explosif. A tel point que, hier toujours dans l’après-midi, chose rare, la rédaction de la ZDF, le service public allemand, a admis avoir, je cite, "commis une erreur en choisissant de ne pas parler de ce sujet dans ses bulletins", chose remédiée hier soir. Cela déclenche, vous l’imaginez, des réactions extrêmes sur les réseaux sociaux, même si le ministre de l’intérieur a insisté que les incidents "ne doivent pas conduire à faire peser une suspicion générale sur des centaines de milliers de réfugiés qui viennent chercher une protection chez nous".
Anne Le Gall, experte innovation
L'innovation du jour : c'est une découverte intéressante pour les apiculteurs.
Des chercheurs du CNRS de Toulouse ont découvert, avec une équipe Australienne, que certaines odeurs de fleurs pouvait calmer l'agressivité des abeilles.
C'est intéressant parce que ça fait 15.000 ans que l'homme récolte le miel des abeilles. il y a des peintures préhistoriques qui en attestent et ça 15.000 ans qu'il se fait piquer, parce qu'évidemment les abeilles, n'aiment pas qu'on vienne leur piquer le fruit de leur travail du coup elles sont très organisées. Des abeilles qui devant la ruche émettent des odeurs, des phéromones, en cas d'agression.
Ce sont ces composes volatils qui indiquent aux autres abeilles qu'il faut attaquer. Une colonie peut ainsi devenir redoutable en quelques secondes.
Les chercheurs ont trouvé une odeur qui endort les vigiles ?
C'est encore plus subtil que ça, ils ont découvert, en enfermant des abeille sous un dôme transparent, et en les soumettant à différents parfums que l'odeur de certaines fleurs annulaient l'odeur des phéromone d'alerte et notamment l'odeur de lavande car elle est concentrée en linalol et phenylethanol.
La lavande a un effet calmant, délassant comme sur les humains.
Sauf que pour nous la lavande déstresse car elle rappelle les vacances, la nature ou le soleil mais pour les abeilles l'odeur de lavande équivaut à l'odeur d'un bon steak ou d'un bon repas.
Et c'est pour ça qu'elle se calme, car les scientifiques l'ont montré, quand le cerveau de l'abeille reçoit deux messages simultanés, la phéromone qui donne l'ordre d'attaquer et l' odeur de nourriture,
le cerveau se focalise sur l'odeur de nourriture et ça la détend.
Du coup les chercheurs se disent qu'on pourrait diffuser des odeurs de plantes calmantes devant les ruches au moment de la récolte. Ça permettrait aux apiculteurs d'avoir des abeilles moins agressives, qu'avec de la fumée ou les répulsifs .