Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.
Aveu de faiblesse de Frédéric Viguier, une drôle d’expérience.
Grâce ou à cause du roman de Frédéric Viguier, Aveu de faiblesse, qui vient de paraître chez Albin Michel. Nicolas Carreau est encore tout retourné. Nous sommes à quelques dizaines de kilomètres de Lille. Yvan Gourlet, le narrateur, a 16 ans, il est au lycée professionnel pour apprendre la menuiserie. Il est laid et il le sait. Il a l’habitude d’être moqué par ses camarades, ce n’est pas un garçon très heureux, mais enfin, il s’accroche. Surtout sa mère est là, elle le soutient toujours. Pour elle, c’est un génie qui n’a juste pas encore trouvé en quoi il était génial. Elle est un peu particulière, cette mère, cela dit. Son truc, c’est de faire des sculptures d’animaux dans du beurre et de collectionner les étiquettes de boites de camembert. Le problème, c’est que le père d’Yvan, qui n’est pas l’homme le plus fin du monde, ne supporte pas cette manie et il en a marre qu’elle achète toutes ces boites. Alors, pour lui éviter des ennuis, Yvan a pris l’habitude d’aller fouiller dans les poubelles de l’usine, au bord de la rivière polluée pour dénicher des boites et les donner à sa mère. C’est sympa, sauf qu’un jour deux policiers frappent à la porte. Un meurtre a eu lieu. Un garçon de huit ans, le petit frère d’un camarade de classe d’Yvan a été sauvagement assassiné pas très loin de là où Yvan farfouillait.
On l’accuse ?
Alors, on va vite, mais oui, il se retrouve en garde à vue. Il n’y a absolument aucune preuve ni aucun mobile à part qu’Yvan était souvent moqué par le frère de la victime. Vous parlez d’une preuve ! Mais petit à petit, à force de torture physiques et morales, Yvan va avouer. Il va vouloir faire machine arrière, mais trop tard. D’où ce titre Aveu de faiblesse. Ça arrive souvent dans les faits divers, le présumé coupable avoue puis se rétracte. On se demande pourquoi ils ont avoué, malgré leur innocence. Là, on comprend. On se surprend même à vouloir lui dire : Allez, mon vieux, tant pis, avoue, tu verras plus tard avec le juge. Faut que tu sortes de là. Ensuite, l’histoire continue avec le procès… Lorsque l’on termine ce livre, on est totalement bouleversé par ce que l’on vient de lire.
Un roman qui ne laisse pas indifférent donc : Frédéric Viguier, Aveu de faiblesse chez Albin Michel.