Chaque samedi, Bernard Poirette vous fait découvrir ses coups de cœur en matière de polar.
Jeudi 18 mai 1871. La Commune de Paris a encore dix jours à vivre. Les troupes versaillaises sont massées à l’Ouest, juste au-delà des fortifications. C’est de là qu’elles viendront et anéantiront les Rouges, combattants ou pas. Il n’y aura pas de quartier lors de cette dernière semaine sanglante ; Mr Thiers l’a promis. Le sergent Nicolas Bellec le sait. Pourtant, à un contre dix, comme tous les Communards, il est prêt à laisser sa peau pour ces deux mois d’utopie magnifique. Pensez ! Le pouvoir au Peuple travailleur et à bas les Bourgeois profiteurs ! La révolution d’octobre avant l’heure...
La chérie de Nicolas, c’est Caroline, aide-soignante dans les dispensaires mobiles, au plus près des barricades. En pleine rue et en plein jour, elle est kidnappée à bord d’un fiacre noir. Noir comme le destin qui l’attend, livrée à des cinglés amateurs de sévices et de clichés pornographiques réalistes. Vu le carnage qui s’annonce, le sort de Caroline ne mobilise pas vraiment les gardiens de la paix. Sauf un : Antoine Roques, relieur de son état, désigné commissaire de police par le Comité Central de la Commune. Dans la furie des combats et sous les obus qui pleuvent, le commissaire Roques se lance à la recherche de la jeune femme.
La retrouvera t-il ? Et si oui, à quel prix ? Qui survivra et qui périra dans cet abattoir géant qu’est devenu la capitale ? Tout cela, je vous laisse le découvrir dans le nouveau livre d’Hervé Le Corre, Dans l'ombre du brasier. Un roman noir et historique exceptionnel ; par l’écriture, par la documentation, la puissance des situations et l’épaisseur des personnages. Et en plus qui entre en résonance avec la crise des "gilets jaunes", que certains voudraient voir virer à la Révolution. C’est aussi pour cela que Dans l'ombre du brasier d'Hervé Le Corre est l’un des très grands romans de ce début d’année.
Ça vient de paraître chez Rivages. Ne vous en privez pas.