Le polar de Poirette : "La disparue d’Altamont", de Jean-Alphonse Richard

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Chaque samedi, Bernard Poirette vous fait découvrir ses coups de cœur en matière de polar.

Le cadavre de Scott McGwyre est retrouvé dans son garage minable de Buena Park, un coin pas fréquentable du grand Los Angeles. On lui a tiré dessus à bout portant. Il avait 67 ans, un cancer bien avancé et sans doute jusqu’à la dernière seconde des souvenirs précis de son existence pathétique.

Au sommet de la réussite, dans les années 1960, il était Hells Angel. Les Harley, la dope, la bière et la castagne étaient son quotidien. Jouer les gros bras aussi, dans les concerts. Avec son pote Romus la Chance, ils ont manié la chaîne de moto et la batte de baseball devant pas mal de scènes, y compris celle du festival d’Altamont. Le 6 décembre 1969, les Stones, Crosby Stills Nash and Young, Santana et le Jefferson Airplane, jouent gratuitement devant 300.000 jeunes complètement défoncés réunis sur un circuit de stock car californien. Bilan : 4 morts et sans doute la fin de l’époque peace and love sur la côte Ouest.

Au cours du concert disparaît Velia, une jeune mexicaine vue pour la dernière fois en compagnie de Warp et Chummy, qui l’avaient prise en stop. Ces trois là apparaissent sur les photos retrouvées dans le garage de l’ancien Hells Angel, qui a pris des clichés dans la nuit tragique d’Altamont. Quarante-cinq ans après, Chummy s’est volatilisé et le jeune Warp est devenu l’un des capitaines d’industrie les plus puissants du pays. Du coup, Don Martin, le flic de la criminelle chargé de l’enquête change de braqué : un possible règlement de comptes entre petites frappes devient une possible vengeance au long cours pour solder la furie d’Altamont.

C’est une histoire magnifique, fort bien racontée par Jean-Alphonse Richard dans son premier polar "La disparue d’Altamont", qui vient de paraitre aux éditions la Martinière. A lire avec en fond sonore, pourquoi pas, "Brown Sugar", enregistré live à Altamont.