Chaque samedi, Bernard Poirette vous fait découvrir ses coups de cœur en matière de polar.
Si vous êtes un jour en train de crever de soif dans le désert avec à vos côtés un cadavre bien frais, pas encore trop sec, alors vous avez une chance de vous en sortir. Si tant est que vous ayez le coffre suffisant pour faire ce que Winston Turner se résoud à faire, au chapitre 28 du nouveau polar de Tim Willocks, éprouvant chapitre sur lequel je ne dirai rien de plus.
Sachez tout de même que le capitaine de police Turner, sorte de justicier noir, est sur les traces de Dirck le Roux, jeune homme blanc de très bonne famille. Un soir, ivre mort et au volant, il a écrasé sans même s’en apercevoir une gamine noire dans un township du Cap. Lui et ses copains de beuverie l’ont laissée agoniser sans appeler les secours. Puis ils ont foncé se réfugier chez maman, tout au Nord de la province. Margot le Roux a fait fortune dans les mines. Elle est impitoyable. Quand on lui résiste, elle soudoie. Quand ça ne marche pas, elle blesse ; et s’il le faut, elle tue. Problème : Turner est plus que coriace. Incorruptible et à la limite de l’inconscience. Car c’est une armée de mercenaires qu’il part affronter là-haut, dans les terres arides du Cap Nord. C’est une bataille d’anthologie, dont je ne vous dévoile pas l’issue.
Mais soyez sûrs que "la mort selon Turner", de l’immense Tim Willocks, est l’un des grands polars de cette rentrée. Vous mettez le nez dedans et adieu monde cruel : interdiction de vous déranger ! Alors oui, je sais les fondus de Willocks préfèrent ses bouquins précédents et ils disent que "la mort selon Turner", c’est "facile" ! Si celui-là est "facile", moi je suis l’Archevêque de Canterbury ! "La mort selon Turner", de Tim Willocks, vient de paraître chez Sonatine.