Comme dans Les balades du week-end, Vanessa Zha débute ses chroniques en nous faisant voyager et en donnant de bons plans pour l'été. Marion Sauveur fait quant à elle un focus chaque jour sur un produit.
Direction le Luberon ce matin, on part sillonner le pays d’Apt pour découvrir ses villages perchés.
Ils ont été construits sur des éperons rocheux pour une simple et unique raison : surveiller l’arrivée de l’ennemi. On va justement commencer par le seul village qui commandait la combe de Lourmarin, la seule voie qui traversait le Luberon : Bonnieux. Vanessa Zhâ vous emmène tout de suite dans l’ancienne tour de Guet, qui s’est transformé au 16e siècle en clocher. D’une cloche on est passé à quatre. Quatre demoiselles, comme les appellent Vincent Gils, le carillonneur de Bonnieux, un des derniers de France. C’est un véritable personnage qui est aussi ébéniste et antiquaires. Il les fait exceptionnellement danser à l’unisson rien que pour vous, ouvrez grand vos oreilles, c’est un véritable concert et c’est très rare de les entendre toutes les quatre.
On doit les entendre dans toute la vallée jusque dans d’autres villages perchés ?
On dit jusqu’à Gordes et Roussillon, ce village perché qui scintille au soleil avec à ses pieds : le sentier des ocres qui est bien entendu un incontournable : vous êtes au milieu d’ocres, jaunes, oranges, rouges qui tranchent avec le ciel bleu et les arbres verts : une explosion de couleurs ! D’ailleurs, on a l’impression que certains arbres sont plus verts que d’autres : mais ça ce n’est qu’une vision d’optique. Pour comprendre pourquoi faut pousser la porte de l’éco musée d’Okhra, indispensable pour comprendre la formation des couleurs, l’utilisation des ocres. Il faut savoir qu’on transformait son caolin en caoutchouc pour différents usages et même pour remplacer des accessoires de femme : exemple avec Matthieu Barois de l’Okhra
Il y a plein de petits trésors comme ça à découvrir dans ce musée et vous pouvez même participer à des ateliers de pastels et d’aquarelles, que vous soyez amateurs ou pros.
Pour terminer, on file dans un denier village perché.
Ménerbes ! Nostradamus disait que c’était « un navire de pierres dans un océan de vignes ». C’est un village qui a attiré beaucoup d’artistes, pas mal d’entre eux avaient un pied à terre en Provence, en zone libre à l’époque- comme Chagall à Gordes par exemple. Picasso lui va tomber amoureux à Ménerbes d’une maison sur les remparts, avec une vue époustouflante, il va l’acheter en échange d’une de ses œuvres pour l’offrir à Dora maar en cadeau de rupture. Aujourd’hui, c’est une maison d’artistes, et la seule chose qu’il reste d’elle c’est sa mobylette sur laquelle elle sillonnait les routes du Luberon.
Où poser nos valises au bout du chemin ?
Pas loin de Bonnieux, au cœur des champs de lavande et des oliviers, une adresse cachée : le clos des Eydins. Des Chambres d’hôtes tenues par Marie line et Nicolas, qui vous accueillent comme si vous faisiez partie de la famille. Ils se lèvent aux aurores pour préparer votre petit déjeuner, avec des jus de fruits frais, des figues du jardin. Tout est pensé chez eux dans le moindre détail, jusqu’au petit flacon d’essence de lavande posé sur votre oreiller. Ça fait partie de ces belles rencontres qui vous tirent un peu la larme à l’œil quand vous les quittez, tellement vous vous sentiez bien avec eux, et en mm temps chez vous.
Tout au long de l’été, Marion Sauveur cuisine nos légumes et fruits de saison. Quel produit cette semaine ?
Rondouillard ou allongé ; vert, jaune ou rouge pour les plus communs ; il est croquant lorsqu’il est cru… il aime aussi les marinades comme être grillé, c’est le poivron !
Il est originaire d'Amérique Centrale. On aurait d’ailleurs retrouvé des graines de poivrons datant de 5.000 ans au Mexique ! Le poivron aurait été introduit en Europe au XVIe siècle et il se serait implanté sur les pourtours de la Méditerranée.
Tous les lundis, vous demandez à un producteur de nous parler d’une spécificité du produit de la semaine.
Aujourd’hui, c’est Elise Riant, maraîchère à Carrière-sur-Seine, en Ile-de-France. Avec son mari, ils représentent la troisième génération de maraîchers dans la famille à produire des légumes de saison de variétés sélectionnées. Elle produit des légumes en plein champ sur une douzaine d’hectares et notamment des poivrons.
“C’est une plante avec quelques feuilles qui mesure 50cm maximum de hauteur. Ensuite, ce sont des fleurs, le fruit apparaît. Et on les cueille au fur et à mesure. Ca fait comme un petit arbre, avec des petits fruits de couleur dessus. Si vous le cueillez tout de suite, pas arrivé à maturité, il sera vert. Et si vous le laissez mûrir un petit peu, il prend la couleur de la variété”.
Elise Riant et son mari proposent plusieurs variétés, pour avoir le choix en goûts et en couleur : blanc, jaune, rouge, orange, vert, violet. On peut retrouver leurs produits notamment sur les marchés de Suresnes.
Chaque lundi, le producteur donne une recette avec le produit de la semaine. Comment Elise Riant cuisine le poivron ?
Elle réalise des poivrons marinés. Elle commence par les rôtir au four pour qu’ils prennent des saveurs grillées. Elle leur enlève la peau avant de les faire mariner pendant de longues heures, parfois toute une nuit, dans un mélange d’huile d’olive et de basilic. Une gourmandise qu’elle déguste ensuite dans une salade ou en accompagnement de grillades.
Si on n’a pas envie de cuisiner, une adresse pour nous dans la région ?
Direction Suresnes chez Guillaume Delage, le chef de l'institution Au père lapin, avec une vue magnifique sur Paris et sa Tour Eiffel. Guillaume Delage est un des chefs les plus doués de sa génération. Il réalise une cuisine simple mais créative. Et il travaille justement les poivrons d’Elise Riant. Et cet été, il propose notamment un plat tout en fraîcheur.
“J’aime beaucoup travailler les poivrons chaque été. Cette année, j’ai fait un gaspacho : du poivron rouge qu’on passe à la centrifugeuse, avec des fraises, on apporte une touche d’acidité avec du vinaigre balsamique blanc, du piment rouge. POur assaisonner le tout, on met quelques pluches de basilic, de menthe et d’aneth pour donner un peu de pep’s au plat !
Un plat qu’il sert notamment avec des sardines tout juste grillées.
Et il utilise également le poivron en dessert. Vous pouvez notamment le retrouver confit avec un peu de vanille pour accompagner son incroyable flan. Je vous le recommande !
Servi tout l’été au Restaurant Au Père Lapin, à Suresnes, avec les poivrons d’Élise et Thierry Riant.
- 500 gr de jus de poivrons rouge passés à la centrifugeuse
- Jus de 3 piments passés à la centrifugeuse
- 600 gr de jus de fraise passés à la centrifugeuse
- 80 gr de vinaigre balsamique blanc
- 20 gr de sel
Mélanger un quart des ingrédients dans une casserole avec 30 grammes de fécule de pomme de terre.
Faire bouillir en fouettant énergiquement.
Retirer du feu et incorporer le reste du jus en mixant le tout.
Réserver au frais.
Verser dans une assiette creuse sur quelques sardines crues légèrement fumées, ou un tartare de poisson ou quelques morceaux de thon fumé.
Parsemer de quelques plantes aromatiques, basilic ou aneth.