Le mimosa et le haricot tarbais

Direction le soleil du Sud. Un Sud "en fête" en ce mois de février avec au programme : le Carnaval de Nice, la Fête des citrons à Menton, et puis l’incontournable fête du mimosa à Mandelieu.

Nous sommes en pleine floraison du mimosa, ces petits pompons d’or, comme on les appelle sur la Riviera. Le symbole du soleil d’hiver et pourtant ce n’est pas sur la côte d’Azur qu’il est né ce mimosa. Sophie Brugerolles de l’office du tourisme de Mandelieu la Napoule nous raconte quand et comment il a envahi les collines : 

"C'est une histoire qui date du début du siècle ou effectivement, le mimosa était importé d'Australie et au fur et à mesure que le temps passait, il a couvert les collines du Tanneron qui entourent Mandelieu. Et grâce au travail des mimosistes, qui sont ces travailleurs qui coupent le Mimosa dans le Tanneron et qui expédiaient ce Mimosa dans tous les capitales européennes, ont a développé la notoriété de notre ville (Mandelieu-la-Napoule) et on en a fait la capitale du mimosa."

Pour la petite info, il existe un autre endroit en France, où le mimosa a pu s’acclimater : sur l’ile de Noirmoutier, qu’on surnomme "l’ile aux mimosas". Et ce mimosa est devenu la star des fleurs, avec la rose, la fleur phare des parfumeurs de Grasse et, il est tellement starifiée, que depuis 1931 chaque année, on la célèbre autour d’une grande Fête Traditionnelle.

Alors crise sanitaire oblige le programme est un peu modifié cette année, pas de corsos mais y a quand même d’autres rendez vous, lesquels ?

En effet, pas de lancer de mimosas, mais la ville est quand même fleurie. La bénédiction à Notre Dames des mimosas est maintenue.

Et puis vous avez la possibilité de randonner dans la forêt du Grand-Duc ou dans le Tanneron, LE massif du mimosa : c’est la "plus grande forêt de Mimosa d’Europe". Si vous n’avez pas envie de marcher, vous pouvez faire cette balade en 2CV conduite par Mademoiselle Riviera, cheveux aux vents, très romantique, cliché mais ça fonctionne. N’oubliez pas que demain c’est la saint valentin, Christophe. Et puis le mimosa ça change des roses.

Deux sorties romantiques au choix : une sortie en bateau électrique sans permis sur les berges de la Siagne. Mandelieu, c’est une ville d’eau. Il n'y a pas de place de village, tout le monde se donne rendez-vous sur les berges de la Siagne, qui traverse la ville. Et mon coup de cœur, c'est la visite du château de la Napoule.

Qu’on surnomme aussi le château des amoureux d’ailleurs si je ne me trompe pas.

Exactement, celui d’un couple totalement romanesque, qui est tombé amoureux des ruines de château en 1919. Ils en ont fait un lieu magique, un balcon sur la mer. La terrasse donne directement sur la méditerranée à 180 degrés. Un lieu romanesque et théâtralisé. L’inscription sur le fronton vous donne le ton : Once Upon a time ! Le couple auquel on doit cet endroit, c’est Henry et Marie Crews, des artistes américains, millionnaires et amoureux. A tel point qu’ils ont même scénarisé leur mort. ils reposent dans le caveau de la tour pour l’éternité, mais leurs tombeaux restent ouverts pour que leurs âmes puissent se retrouver tous les 100 ans dans la pièce fermée, tout en haut. Prochain rendez-vous en 2037.

Une adresse de charme j’imagine a nous proposer.

Le Casarose, très chic, cool, coloré, un petit coté californien, Palmsprings mais sur les berges de la Siagne. Et sinon vue sur mer : l’incontournable Hôtel Pullman.

Marion Sauveur… on part avec vous dans les Hautes-Pyrénées. 

Au pays d’un petit grain ivoire, un haricot sec qui est le roi dans la région : c’est le haricot tarbais.

Il n’est pas né à Tarbes même s’il porte son nom, mais viendrait de Cuba. Ce serait le navigateur Christophe Colomb qui nous l’aurait ramené au XVe siècle en Europe. Ce serait ensuite Catherine de Médicis qui l’aurait emporté avec elle dans ses bagages jusqu’en France. Mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu’il soit introduit dans la plaine tarbaise, avec le maïs pour sauver le peuple de la famine. Et d’ailleurs traditionnellement ce haricot est planté au pied du maïs et se sert du maïs comme tuteur, puisque c’est un haricot grimpant. Il était considéré à l’époque comme "le haricot du pauvre". 

Ce haricot possède aujourd’hui une indication géographique protégée mais il revient de loin. Parce qu’il a failli disparaître, comme l’explique Jean-Marc Bedouret, président de la coopérative du Haricot Tarbais et surtout l’un des 12 producteurs qui a sauvé ce haricot. 

"Il y a eu jusqu’à 11.000 hectares de haricots sur tuteurs maïs dans les années 1850. Dans les années 1950-1960, il n’y avait quasiment plus rien ! Et en 1986, avec un technicien de la chambre d’agriculture, on s’est retrouvé à 12 producteurs pour s'occuper de la relance de ce joyau de Bigorre. On a créé notre propre conservatoire de semences. Aujourd'hui il nous reste une dizaine de lignées, ce sont des souches locales. Et de ces souches locales, on a extrait 2 variétés, qu’on a inscrit au catalogue officiel".

Pour bénéficier de l’appellation “haricot tarbais”, il faut utiliser l’une de ses deux variétés : Alaric ou Pujol. 

Mais qu’est-ce qu’il a de particulier ce haricot tarbais ? 

Il a la peau fine ça, c’est grâce au terroir de Bigorre. Une chair fondante et il est très digeste. Il est récolté à la main, au mois d’octobre, avant d’être séché et d’être cuisiné tout au long de l’année. 

Et justement, comment on le cuisine ? 

Première étape : on le réhydrate. On le laisse tremper dans l’eau une nuit. Et ensuite, on peut en faire de merveilleux cassoulets. 

Et pour changer du cassoulet ?

Vous pouvez le déguster en apéritif comme un houmous en tartines. C’est la coopérative du haricot tarbais qui propose ces tartinades. 

Une idée de recette, facile à faire pour ce dimanche : une cocotte de haricots tarbais, accompagnée de son magret de canard. On est dans le Sud-Ouest ! On commence par faire cuire les haricots : grand volume d’eau froide, avec des feuilles de laurier. On porte à ébullition et on cuit ensuite à petits bouillons pendant 50 minutes. 

Une fois cuits, on fait dorer un oignon. On ajoute ensuite les haricots, de la pulpe de tomate, l’ail et du vin… et on laisse mijoter. Le temps de faire cuire les magrets de canard. On quadrille la peau. On commence la cuisson, côté peau sur feu vif. Quand elle est croustillante, on retourne les magrets et terminez la cuisson côté chair.