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Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction ce dimanche la Normandie et l'Ariège. 

Vanessa, On part ce matin en balade du coté de la Normandie en Seine Maritime entre Dieppe et Saint Valery en Caux.

A Rainfreville plus exactement. Et si je vous y emmène c’est pour pousser les portes d’un atelier-boutique qui a ouvert cette année. Un endroit unique puisque c’est le seul endroit de France qui fabrique des balais et des balayettes de paille de sorgho. Ce métier de balaitier, Marie Laure et Arnaud Gabriel sont les seuls a l’exercer en France. Ils font renaitre un métier perdu.

"C'est un savoir faire ancestral que nous remettons au goût du jour. Autrefois, ça se faisait dans le Gard et nous le faisons maintenant en Normandie. C'était risqué car la plante que nous utilisons pour faire les balais, le sorgho, est une plante africaine qui a besoin de beaucoup de chaleur. Planter ça en Normandie, c'était un pari un peu fou mais qui s'est avéré judicieux puisqu'on arrive à récolter cette plante désormais, malgré le mauvais été qu'on a eu."

Cette paille de sorgho a balai on ne la trouve pas à l’état sauvage, faut la cultiver. Marie et Arnaud ils ont semé 1Ha de sorgho dans la campagne cauchoise. Et donc la dans une semaine ils vont enfin la récolter. ils auront enfin leur stock pour l’année.

Et esthétiquement c’est bel objet qui peut servir de décoration.

Oui parce qu’ils sont très contemporains, colorés, et esthétiques particulièrement ceux avec le manche en bois sculpté, c’est un anglais qui les a travaillés, John Care. Les balayettes peuvent être une touche dans une maison, en plus la paille, le naturel l’artisanal ont le vent en poupe cote déco.

Petit plus, vous pouvez même aller fabriquer le vôtre grâce à des formules ateliers. Pour vous rendre compte du travail, une fois que la paille a été teintée et triée, il faut 2 heures pour fabriquer un balai. Arnaud lui en moyenne 5 à 6 par jour. A vous de jouer maintenant ! 

Et si on veut prolonger notre escapade, vous nous suggérez quoi dans les environs ?

Puisqu’on est à quelques kilomètres de la cote d’Albâtre, vous allez visiter et flâner à Veules-les-Roses, évidemment. Pourquoi ? parce que c’est un des plus anciens villages du Pays de Caux. Il date de l’époque mérovingienne et considéré comme l’un des plus beaux villages de France. C'était un haut lieu de villégiature au 19ème siècle, notamment pour les artistes, comme Victor Hugo. Et puis ce qui est insolite c’est que vous allez longez le plus petit fleuve de France, la Veules. Il ne fait seulement qu’un kilomètre de long !

On est en plein dans l’image d’Epinal : la Veules est bordée de belles demeures à colombages, de chaumières, de moulins et de champs de cresson. Et le bord de mer n’est pas mal non plus, surtout pour déguster une douzaine de Veulaises, ces huitres élevées en pleine mer.

Et de Veules-les-roses, vous pouvez vous rendre à Saint Valery en Caux ou Varengeville-sur-mer. Georges braque est d’ailleurs enterré dans le petit cimetière marin de village.

Une adresse pour dormir ?

Le moulin des Cressonnières à 30 mètres de la source de la Veules. C’est moulin qui date de 1832 et qui a beaucoup de cachet.

Marion, avec vous, on part dans l’Ariège pour cueillir des champignons ! 

Je vous emmène dans la forêt, au pied des arbres. On va chasser les cèpes ! On est en plein dans la saison. Ça fait depuis 15 jours qu’ils ont montré leur tête en Ariège. Le cèpe, c'est ce champignon au chapeau brun et bombé, au pied crème et trapu à la forme d’une massue. Et aux saveurs boisées et de noisettes.

C'est un des champignons adoré des chefs. On le déguste depuis l'Antiquité mais sa notoriété en cuisine date du XIXe siècle quand un grand chef de la gastronomie bordelaise, Alcide Bonton, s'est mis à le cuisiner. Il a eu tellement de succès que les Parisiens se sont mis à se faire livrer des cèpes du sud-ouest ! Le cèpe a naturellement pris le nom de "cèpe de Bordeaux".

On le trouve où le cèpe dans l’Ariège ?

On les trouve Près des arbres puisqu’ils poussent en symbiose avec eux notamment à Saint Girons, le Castillon-en-Couserans ou encore dans le Couserans. J’ai demandé ses astuces à un passionné de champignons ariégeois, le fromager Christian Gimbrède. Voici ses conseils pour chasser le cèpe dans le parc naturel ariégeois des Pyrénées. 

"Bien chaussés surtout pas de chaussures de tennis qui n’ont pas de semelles à crampons. Et puis après avoir un panier, comme ça on n’écrabouille pas la cueillette. C’est assez paradoxal mais moi je regarde les arbres : on a eu une très belle pousse sous les châtaigniers, on attend la pousse de cèpes sous les chênes. Et les pousses très régulières qu’on a en montagne, sont des pousses sous les sapins. Moi je crois que la seule constante à vérifier c’est quelques jours après la pluie". 

Bien équipé, regarder la météo et observer les arbres. Vous avez retenu et passez à la fromagerie de Christian, il vous indiquera les bons "coins" à cèpes, comme on dit, avec plaisir.

Avec les champignons, il faut être prudent ! 

Toujours ! Même s'il y a a priori peu de risques de confondre le cèpe avec un autre. Il fait partie de la famille des bolets. Les espèces vénéneuses se reconnaissent à la couleur de leur pied comme le bolet satan au chapeau blanc et pied rouge qui est toxique. Il se distingue assez facilement. 

Mais comme après chaque chasse aux champignons : pensez à aller montrer votre panier à un pharmacien. 

Et si on ne part pas en forêt mais qu’on en trouve sur le marché. Comment on le choisit ? 

Bien frais ! Propre, sans tâche, ferme et couleur crème. Si sous son chapeau, il a une mousse jaune-vert, c’est qu’il a un peu vieilli. Certains le préfèrent comme ça parce qu’il a plus de goût ! Il va forcément être un peu moins croquant. 

Un champignon, ça se mange frais ! N’attendez pas pour le cuisiner. Ou sinon faites-le sécher ! Il suffit de le découper en tranches fines, avant de le mettre au four, pendant 2 heures à 60 degrés et de retourner les tranches à mi-cuisson.

Comment on le cuisine ? 

Avant de cuisiner les cèpes, il faut les nettoyer et vérifier qu’ils ne contiennent pas de vers, ils adorent se nicher dedans. Il y a une astuce : poser vos champignons sur une assiette et la recouvrir d’un film plastifié. Ils vont sortir naturellement. Vous pourrez les cuisiner au bout de 30 minutes.

Surtout comme tous les champignons, ne les agressez pas : cuisson douce ! Ce matin, je vous propose un œuf cocotte. C’est parfait pour le brunch du dimanche et c’est tout simple à faire ! 

Les ingrédients :

  • 4 œufs entiers
  • 20 cl de crème fraîche liquide
  • 300 de cèpes 
  • 200g de lardons
  • 40g de noisettes 
  • sel
  • poivre

Les étapes de la recette :

1. Placer au fond de vos ramequins vos cèpes émincés recouverts de crème fraîche. Direction le four chaud (180 degrés). En attendant que la crème bouillonne légèrement, faire revenir dans une poêle vos lardons. 

2. Quand des petites bulles se forment dans vos ramequins, ajouter les lardons, un oeuf. Et placer de nouveau au four pour 8 minutes maximum (il faut que le jaune d’oeuf soit encore coulant. 

3. Faire revenir dans une poêle quelques noisettes émiettées, pour les torréfier. 

4. Lorsque l’oeuf est prêt, parsemer de noisettes et servir bien chaud.