François Fillon espère le soutien de Jean-Louis Borloo: une caution centriste lui permettrait de grappiller deux ou trois points.
François Fillon remonte un peu dans les sondages mais reste scotché à la troisième place. L’écart avec Emmanuel Macron se réduit mais à part le candidat de la droite lui-même personne n’ose encore croire au miracle. Dans son équipe, certains poussent le candidat à créer l’événement, tenter un coup en fin de campagne pour l’emporter au finish
C’est vrai Samuel. François Fillon recueille, selon les sondages, entre 19 et 20% des intentions de vote. Pas de quoi pavoiser à 10 jours du premier tour même si, vous le disiez, l’écart avec le 2e Emmanuel Macron s’est réduit de trois à 3 points et demi selon ces mêmes études.
Tombé à 17% dans le Rolling Ifop pour Paris Match le 3 avril, tout le monde le voyait cuit et enterré. 10 jours plus tard, le candidat bouge encore. Blessé, balafré mais pas découragé. Demi point par demi point, il refait son retard. Mais cela risque d’être trop court.
Alors dans l’équipe Fillon, certains le poussent – c’est vrai – à prendre plus de risque pour créer le sursaut. A tenter un coup pour faire revenir dans la dernière semaine cette droite boudeuse. c'est à dire pêle mêle : les électeurs arkozystes mais surtout tous ces électeurs issus de la droite modérée, plutôt juppéiste.
François Fillon aurait-il une botte secrète ?
Disons que certains ont de l’imagination. Le candidat a repoussé jusqu'à présent plusieurs idées comme défier Macron en tête à tête après le débat de TF1. Suggestion écartée. Comme ce meeting commun avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé réclamé par Xavier Bertrand. François Fillon a décliné craignant de une mage artificielle. Il verra donc le maire de Bordeaux ce soir à Toulouse. Et une sortie avec Nicolas Sarkozy serait envisagée la semaine prochaine. Histoire de mobiliser les électeurs sarkozystes. François Fillon ne rassemblerait aujourd’hui dans les sondages que 60% des supporters de l’ancien président.
Mais le gros coup qu’espère François Fillon c’est le soutien de Jean-Louis Borloo. Car, Samuel, les deux hommes se parlent beaucoup ces temps-ci. Retiré de la vie politique, l’ancien maire de Valenciennes s’active en coulisses. Il ne veut pas soutenir Emmanuel Macron qui n’a pas voulu d’accord avec ses amis de l’UDI et puis, disons, qu’il n’avait pas envie de passer derrière François Bayrou.
Mais ça va vraiment se faire ce rapprochement entre François Fillon et Jean-Louis Borloo. On les croyait en très mauvais termes ?
C’est vrai qu’en 2010, François Fillon s’est démené pour empêcher son ministre de lui succéder à Matignon. Ils ont été brouillés. Mais depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Jean-Louis Borloo a pris du recul. S’occupe de l’Afrique. Il a même tenté de pousser Alain Juppé à remplacer François Fillon lorsque la droite a tangué et s’est demandé si elle devait changer de candidat. On vient de loin.
Mais voilà, aujourd’hui, François Fillon a besoin d’une caution centriste pour faire bouger les lignes et grappiller ces deux ou trois points qui pourraient lui manquer cruellement.
Les deux hommes pourraient s’afficher ensemble d’ici au 1er tour. Problème : cette image à un prix. Et François Fillon n’a pas grand chose à offrir à Jean-Louis Borloo qui a déjà obtenu pour ses amis centristes 92 circonscriptions gagnables aux législatives. Et il a déjà plus ou moins acté que le sarkozyste François Baroin serait, en cas de victoire, son Premier ministre. Il peut difficilement prendre le risque de chambouler à nouveau son fragile dispositif.