Hollande aurait préféré se représenter, évidemment. Et c'est Macron, entre autres, qui l'a empêché d'être candidat, il y a de l'amertume.
Alors le président Hollande s'en va. Le président Macron arrive. Et cette période de transition, elle en dit long sur l'état d'esprit des deux hommes.
Ils ne se quittent plus. Lundi, c'était la commémoration de la victoire, du 8 mai 45. Aujourd'hui, c'est la journée en mémoire de l'esclavage. Et bien sûr dimanche, la passation de pouvoirs à l'Elysée. En grande pompe. Ça ressemble vraiment à un passage de témoin. Mais un passage qui n'est pas sans arrière-pensées, ni sans ambiguïtés.
Alors justement est ce que Hollande est vraiment content de passer ce témoin à son ex conseiller?
Ce qui est sûr, c'est que Hollande aurait préféré se représenter, évidemment. Et que c'est Macron, entre autres, qui l'a empêché d'être candidat, en lui bloquant le passage. Donc forcément, il y a de l'amertume. Mais en même temps, il le considérait comme son fils spirituel, ce jeune Macron. Il lui a mis le pied à l'étrier. A l'Elysée, d'abord comme conseiller. A Bercy ensuite comme ministre de l'Economie. Donc c'est de bonne guerre, Hollande fait comme si c'était lui qui avait tout organisé.
Et Chez Macron?
Un sentiment ambigu, là aussi. Il y a de l'affection pour l'homme qui lui a ouvert les portes du monde politique. Mais il y a aussi et surtout la volonté de ne pas être associé au président sortant.
Rappelez-vous, il y a quelques jours encore, ses adversaires l'appelaient "Hollande junior", ou "Emmanuel Hollande". Pas question donc d'apparaître comme l'héritier. Celui qui va perpétuer le quinquennat finissant.
Et ça a donné lieu d'ailleurs à quelques scènes cocasses, lundi lors des commémorations du 8 mai. Avec un François Hollande qui jouait les mentors, les tuteurs, en indiquant au nouveau président le chemin à suivre ou les gestes à faire. Et un Emmanuel Macron qui temporisait, qui s'attardait à serrer les mains pour laisser le président loin devant. Et mettre un maximum de distance entre eux.
Et dans ses premiers gestes, est ce qu'il fait du Hollande, le président Macron?
Ce qui est sûr c'est qu'il a beaucoup appris du président sortant, Emmanuel Macron. En positif, l'art du compromis, de la synthèse. Cette façon de chasser à gauche. "Et en même temps" à droite. De dire quelque chose. Et en même temps son contraire. Mais en négatif, il a aussi vu les ravages de l'hésitation. De l'indécision. De la tergiversation. Et donc pour l'instant il fait tout le contraire. Ses premiers pas de président, ressemblent beaucoup à de l'anti Hollande.