Soazig Quémener nous livre son édito politique à quelques jours de l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
À droite, Emmanuel Macron, cherche sa proie !
La mèche est allumée. Et tous à droite se bouchent les oreilles en attendant l'explosion. Après avoir dynamité la gauche, voici le moment venu pour le nouveau président Macron de parachever son œuvre de démolition méthodique des vieux partis français.
Vous l’aurez noté, avec Les Républicains, c'est un jeu d'enfant pour le chérubin de l'Élysée : ils se sont sabordés tous seuls en maintenant un candidat gangréné par les affaires.
Mais pour le nouveau chef de l'État, il ne faudrait pas que ce parti dirigé il y a encore peu par Nicolas Sarkozy, à qui Emmanuel Macron serrait si chaleureusement la main hier place de l’étoile, puisse remporter les législatives. 48 % des électeurs de Fillon du premier tour ont voté Macron au second tour. Et ce dernier espère bien les conserver derrière lui grâce à quelques prises de choix dans leur camp pour mener sa majorité d’idées.
Mais Emmanuel Macron a déjà commencé depuis bien longtemps à recevoir des témoignages d’amitié de la part de la droite.
Des soutiens, des ralliés : des anciens chiraquiens comme Jean-Paul Delevoye Dominique Perben ou Jean-Jacques Aillagon venus grossir les rangs d’En Marche !, certains d’entre eux étaient déjà passés chez François Hollande en 2012 par rejet, sinon détestation de Nicolas Sarkozy. Il y a aussi les figures comme Dominique de Villepin. Mais, à présent, il va falloir puiser spectaculairement dans les forces vives, dans le cheptel de ceux qui n’ont pas été ministres. Car on l’a compris depuis dimanche, Emmanuel Macron cherche à remettre du symbolique, du jupitérien dans la fonction présidentielle. Il lui faut donc déclencher la foudre : trouver l’homme qui, à droite, lui permettrait de parachever son positionnement "et de droite et de gauche" sans pour autant donner l’impression de mimer l’ouverture ratée de Sarkozy en 2007.
Quelles pourraient être ses cibles de choix ?
Il a déjà reçu une première offre de services. Ceux qui n’ont pas entendu depuis dimanche soir Bruno Le Maire annoncer qu’il était prêt à rejoindre une majorité de gouvernement ont de sérieux problèmes d'audition. Mais il a fait partie du gouvernement Fillon.
Un autre nom circule avec insistance, celui du maire du Havre, Edouard Philippe, proche parmi les proches d’Alain Juppé. Or vous aurez noté que dans l’entre-deux tours, le maire de Bordeaux n’a pas mégoté son soutien à Emmanuel Macron. Le nom de Thierry Solère est également fréquemment cité. Quelle meilleure manière d'atomiser la droite si ce n'est d’entraîner derrière soi l’organisateur de la primaire ?