Après le succès de ses rassemblements à Paris puis à Rennes, Jean-Luc Mélenchon semble surfer sur la vague insoumise.
Après le succès de sa grande marche à Paris il y a une semaine, Jean-Luc Mélenchon a récidivé hier à Rennes. Un succès populaire incontestable, 10.000 personnes si on compte la foule à l’extérieur. Il semble qu’il se passe quelque chose autour du candidat de la France insoumise en nette hausse dans les sondages ?
Jean-Luc Mélenchon est en train de surfer sur la vague insoumise. Ses meetings font un tabac. Il a réussi son débat sur TF1. Il marque des points dans les sondages. Il se passe comme un moment de bascule pour le député européen qui est en train de réussir son premier pari : celui de dépasser le candidat socialiste qui pointe désormais derrière Jean-Luc Mélenchon. La dynamique est de son côté. Oui Samuel Mélenchon est le candidat en forme en cette fin de mois de mars. Quand ça va mal pour Benoît Hamon. Quand ça patine pour Emmanuel Hamon, certes en tête dans les sondages mais moins flamboyant sur le terrain. Ses réunions ne font plus plein, comme à Dijon la semaine dernière et à La Réunion ce week-end.
Jean-Luc Mélenchon reste néanmoins très loin d’Emmanuel Macron. Ses chances d’accéder au second tour sont minces.
Évidemment. Jean-Luc Mélenchon n’est pas en situation pour l’instant de se qualifier au second tour. Il reste au mieux en position de talonner François Fillon. Il engrange les déçus de la gauche mais aussi les écœurés de la politique. Un parti qui grossit à vue d’œil. Alors méfiance ! Jean-Luc Mélenchon a tiré les leçons de son échec de 2012. Il a d’abord rompu avec les partis : le sien celui du Front de gauche, le PC aussi dont il malmène les dirigeants. Sa posture de candidat en guerre contre les appareils politiques paient et fait la différence avec Benoît Hamon englué avec le PS.
Résultat pour l’instant : il attire des déçus de Hollande qui préfère la rupture façon Mélenchon plutôt que le vote utile Macron.
Tout ça ne fait pas les affaires de Benoît Hamon ?
Le candidat socialiste est pris en étau entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Il y a un candidat de gauche de trop dans cette campagne. Benoît Hamon a beau dénoncer les "coups de couteau dans le dos" de la part de ses amis socialistes qui rallient le candidat d’En Marche ! Et déplore par avance une "mise à mort" que constituerait le ralliement de Manuel Valls. Vainqueur de la primaire en janvier, Benoît Hamon se débat contre ce "vote utile". Mais il est en train de payer au prix fort son choix de fronder contre François Hollande et son incapacité d'apparaître comme un candidat crédible pour l'emporter. Lequel président de la République fait tout en sous-main pour voir Emmanuel Macron lui succéder le 7 mai.