Le premier gouvernement du quinquennat d'Emmanuel Macron doit être une vitrine pour la campagne des législatives.
C’est avec 24 heures de retard qu’on connaîtra la composition du premier gouvernement d’Emmanuel Macron. Un contre-temps attribué à des procédures de transparence et de vérification du patrimoine, de la situation fiscale et des compatibilités des personnalités pressenties pour entrer dans l’équipe d’Édouard Philippe. Faut-il y croire ?
D’abord Samuel, personne n’avait demandé à Emmanuel Macron de fixer un calendrier précis. C’est l’Élysée qui s’est piégé en communiquant dès dimanche sur la nomination du Premier ministre lundi, du gouvernement mardi et du premier conseil des ministres mercredi. À l’arrivée, tout a été décalé. À vrai dire, ce n’est pas dramatique mais à vouloir trop jouer avec l’image parfaite, à vouloir être le maître des horloges, on finit par se lier les mains inutilement. En 1988, François Mitterrand et Michel Rocard avaient pris cinq jours pour former leur gouvernement, dominé déjà par l’ouverture à plusieurs ministres centristes.
Dans le cas présent, la transparence est sûrement quelque chose qu’Emmanuel Macron ne prend pas à la légère. Là aussi, il a tiré les leçons du passé et ne veut pas voir se reproduire une affaire Cahuzac ou une affaire Thévenoud, du nom de ce secrétaire d’État qui dut démissionner car il n’avait pas payé ses impôts.
Forcément, ça prend du temps car en plus des hommes et femmes politiques, le président va nommer des personnalités de la société civile. L’administration fiscale et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique épluchent donc leurs dossiers. Macron a suffisamment fait campagne sur la moralisation de la vie politique pour prendre le temprs de ne pas trébucher dans les premiers jours de son quinquennat.
Mais ce délai supplémentaire n’est pas lié aussi à des considérations politiques, à des difficultés de dernière minute ?
Ne soyons pas naïfs. Emmanuel Macron a fixé tellement de critères de rajeunissement, de renouvellement, des personnalités de droite, de gauche, du centre, des "marcheurs" et de la société civile… Si vous ajoutez la parité, le tout dans un gouvernement resserré, l’équation est un des pires casse-têtes de la 5ème République. Et il y aura beaucoup de déçus, notamment chez les fidèles "marcheurs" du président qui seront les premiers sacrifiés.
Oui Samuel, Emmanuel Macron hésite encore sur des noms, sur les équilibres et puis il doit tenir compte de l’avis de son nouveau Premier ministre qui a sûrement son mot à dire sur les ministres issus de la droite par exemple. On a vu que la nomination d’Édouard Philippe avait depuis deux jours mis sous pression Les Républicains. Plus de 170 élus ont signé l’appel pour accepter la "main tendue" de Philippe…
Pourquoi est-il si important ce premier gouvernement ? Emmanuel Macron peut-il le modifier après les législatives ?
Ce premier gouvernement est la vitrine pour la campagne des législatives. On n’est pas du tout dans les traditionnels gouvernements de gauche ou gouvernements de droite. Emmanuel Macron forme un gouvernement transpartisan qui doit être la traduction de sa promesse de réunir des gens de gauche, de droite, du centre et de la société civile. Ce n’est pas un simple casting pour un gouvernement cinq étoiles. Samuel, le président abat une carte majeure de son quinquennat. L’espérance est forte. Il joue la victoire aux législatives dans un mois.