Marion Mourgue nous livre son édito politique après l'annonce d'une partie des candidats En marche pour les législatives.
Revenons sur les nominations des candidats République En Marche pour les élections législatives. Des nominations très politiques pour Marion Mourgue.
Si on les étudie en détail, on s’aperçoit qu’elles remplissent des critères bien spécifiques : essayer de fracturer la droite, asphyxier le PS, et glisser quelques têtes connues. Car Emmanuel Macron maîtrise parfaitement les codes de la communication moderne.
Alors premier objectif : fracturer la droite et déstabiliser les états-majors. On s’aperçoit que les élus les Républicains les plus compatibles avec le président sont pour le moment épargnés. En somme, ils n’ont pas de candidat face à eux. C’est le cas pour les soutiens d’Alain Juppé, de Bruno Le Maire, de Christian Estrosi, par exemple.
Du côté d’En Marche on est très clair. On veut permettre la recomposition du paysage politique. Il faut donc parvenir à convaincre un maximum d’élus de droite de rejoindre l’aventure. Et la première étape de la séduction consiste évidemment à ne pas déclencher les hostilités.
Deuxième objectif ensuite : asphyxier le PS ou ce qu’il en reste. Tous les élus investis sont des élus socialistes sortants. Quant à ceux qui n’intéressent pas le mouvement, comme Manuel Valls, l’idée est de les placer en zone de décontamination pour les réduire politiquement à néant. Si l’ancien Premier ministre n’a finalement pas candidat face à lui, ses proches eux ne sont pas ménagés. On voit que a guerre Valls-Macron va se poursuivre via leurs soutiens interposés.
Le maître mot d’Emmanuel Macron c’était le renouvellement et le rassemblement, est-ce qu’il y arrive ?
Emmanuel Macron est en train d’être rattrapé par le principe de réalité. Car pour remporter une majorité absolue à l’Assemblée nationale en juin prochain, il faut un maximum de sièges. Et oui la politique c’est aussi de l’arithmétique.
Il vaut donc mieux éviter de froisser son principal allié. Et manifestement pour François Bayrou le compte n’y est pas. Hier il a expliqué qu’il n’avait pas donné son assentiment aux investitures. Alors soit Macron s’en moque et sera accusé de déloyauté avec un soutien qui lui a permis de gagner cinq points dans les sondages pendant la présidentielle. Soit Macron négocie avec Bayrou mais il retombe dans les travers de l’ancien monde qu’il dénonce : les tractations contre une alliance politique.
En plus des politiques, il y a aussi des candidats issus de la société civile.
Disons que certains devraient assez rapidement attirer les médias. On trouve par exemple Tiphaine Auzière, la belle-fille d'Emmanuel Macron, l’ancien patron du Raid Jean-Michel Fauvergue ou Gaspard Gantzer, conseiller en communication de François Hollande à l’Élysée et camarade de promo d’Emmanuel Macron à l’Ena. On pourrait multiplier les exemples de ces candidats société civile, disons un peu particuliers.