Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique. Mardi, il raconte comment les ministres continent d'exister sur la scène publique alors qu'ils doivent se mettre en retrait le temps du "grand débat national".
Emmanuel Macron continue son marathon de débats en passant par la Seine-et-Marne. Pendant ce temps, le gouvernement reste spectateur. Les ministres assistent souvent aux rencontres entre les maires et le président mais sans prendre la parole ou très peu de temps.
Ce mutisme est la conséquence de la consigne qui a été donnée au plus haut niveau : les ministres doivent rester en retrait, à part ceux qui ont quelque chose à dire. Ainsi, le ministre du Budget et son dossier du prélèvement à la source est en première ligne afin de montrer que le gouvernement reste à la manœuvre. Tout comme les deux ministres chargés du débat, Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon
Les autres sont incités à rester discrets pendant une quinzaine de jours le temps de voir les premiers effets du grand débat national qui doit subir le moins d’interférences possibles. Et cela ne plait pas à tout le monde.
Néanmoins l'enjeu est très important pour l'Élysée. D'une certaine manière, et dans le contexte particulier de la crise des "gilets jaunes", le mois de janvier reste le mois de la parole présidentielle. Mais au lieu d’enchaîner les cérémonies de vœux, Emmanuel Macron tente de répondre aux vœux et doléances des Français.
On constate pourtant que la consigne n’est pas vraiment respectée par tout le monde et là il y a un secrétaire d’état qui cultive sa différence : Mounir Mahjoubi, chargé du portefeuille du numérique et auto-proclamé secrétaire d’État au dialogue avec les "gilets jaunes".
Il admet effectivement que les "gilets jaunes" changent l'agenda gouvernemental et il le confie : "les 'gilets jaunes' décalent les annonces, on a décidé de décaler les annonces sur les contenus haineux. On aurait été inaudibles." Ce qui est audible selon lui, c'est de parler aux "gilets jaunes". C'est pourquoi il multiplie tribunes et prises de positions en dialoguant ouvertement avec quelques figures controversées des manifestants, persuadé qu’il ne pas rompre le contact avec eux, même si ça ne plaît pas.
De son côté Marlène Schiappa a trouvé une arène en marge du "grand débat" : la télévision. Elle organise sur C8 avec Cyril Hanouna une émission sur le débat avec vite en direct. Elle est persuadée qu’il faut aller parler aux gens qui d’ordinaire sont loin de la politique.
Les ministres ne sont pas vraiment au chômage technique. Pendant le spectacle politique, le travail du gouvernement continue. Mais alors qu’on leur reprochait il y a quelques temps de ne pas assez prendre la parole, voilà qu’est décrétée au gouvernement pour cause de grand débat la quinzaine du blanc médiatique.