Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Acte 2 de la tournée des maires pour le président de la République. À la veille de l’acte 10 de la mobilisation des "gilets jaunes". Est-ce que le marathon d'Emmanuel Macron peut faire baisser la mobilisation des manifestants ?
En tous les cas selon nos informations, hier au ministère de l’Intérieur on commençait à examiner la cartographie des appels à la mobilisation. Pas encore de point de rassemblement comme à Bourges, mais très certainement le ministre de l’Intérieur invité ce matin d'Europe 1 donnera des précisions sur le dispositif…
La question bien entendu est également politique : demain, on va mesurer les premiers effets du débat marathon d'Emmanuel Macron devant les maires de Normandie. Ce que je peux vous dire c’est que le président ne compte pas en rester là et prévoit de multiplier les interventions en surprenant tout le temps, selon des proches d’Emmanuel Macron.
On va voir si aujourd’hui il recommence cette performance : près de sept heures de débat avec les maires. Et on constate encore le style cash avec des expressions fleuries c’est spontané ou c’est un coup de communication ?
Le coup des sept heures, c’est pas nouveau ! J'avais couvert à l’époque le conseil européen sur l’union bancaire. Le jeune secrétaire général adjoint de l’Élysée Emmanuel Macron avait allègrement négocié toute la nuit. Et à l’aube il faisait un briefing bilingue à des journalistes écrasés de fatigue. Ensuite le style : entre Macron l’intello et Macron le poulbot, il y a un personnage deux faces, qui ressemble à la manière dont il s'exprime en privé. Il aime faire les vides grenier des mots. A chaque interview une expression vintage, "je vous fiche mon billet", "croquignolesque", et le récent c’est de la pipe.
Mais Emmanuel Macron n’oublie pas les codes politiques. Dans les deux régions choisies jusqu’à présent, LREM est en force. Et il est face à ces maires, ces élus à écharpe qu’il considérait comme faisant partie de l’ancien monde. Aujourd’hui il a besoin d’eux, ils sont prêts à l’écouter, reste à savoir si c'est aussi le cas des Français en colère. Parce que tout de même, il est plus facile de parler à des écharpes qu’à des gilets.