Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Aujourd’hui le Premier ministre sera devant l’Assemblée pour le discours de politique générale, la suite au grand débat national. Il n’y a pas eu de changement de gouvernement, mais vous nous dites qu’il y a eu un remaniement tout de même.
Édouard Phillipe reste à son poste, mais le Premier ministre remanie sa méthode. C’est la feuille de route précise donnée par Emmanuel Macron au Premier ministre dans ces termes : "Il faut que le discours soit dense et présente une vision politique et ne se contente pas d’égrener un catalogue de mesures". Le défi n’est pas mince ! D’abord, parce qu’un discours de politique générale est justement un catalogue de politiques publiques, et que cet exercice est rarement réussi.
Très peu ont marqué, et souvent les Premiers ministres n’ont pas échappé à la monotonie. Ensuite Édouard Phillipe, de l'avis de ses proches, n’est pas connu pour son talent oratoire. Mais c’est lui qui porte la dimension politique de cette nouvelle phase du quinquennat avec des textes très sensibles sur les retraites et la PMA. Le principe du discours de politique générale a été décidé au cœur de l’hiver en plein grand débat. À cette époque, personne ne savait quel serait le Premier ministre qui le prononcerait.
Finalement, Édouard Phillipe ne change pas de fonction, c’est sa mission de Premier ministre qui change. En restant à sa place il doit faire vivre un programme de gouvernement voulu par Emmanuel Macron à la sortie du grand débat. Il était directeur général du macronisme, le voilà metteur en scène de l’acte 2 présidentiel.
Avec toutefois un enjeu politique celui sur du vote de confiance.
Ce sera le premier baromètre du discours de Phillipe, le vote de confiance. On regardera de près comment la droite va voter : qui s’abstient, qui vote pour chez Agir…et aussi chez LREM. Car Édouard Phillipe venu de la droite, est un Premier ministre sans étiquette. Il doit réussir à déclencher la confiance chez des députés marcheurs avec lequel il a des relations compliquées. C’est aussi le défi de ce discours pour Édouard Phillipe : lui qui n’a pas porté le programme de la campagne présidentielle. Avec cet acte 2 du quinquennat, il doit séduire un parti majoritaire qu'il n’a pas rejoint.