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SAISON 2018 - 2019

Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

 

Comme ils s’y étaient engagés au début de leur mandat, les députés de la majorité remettent en jeu les postes à responsabilité de l’Assemblée nationale. En ce moment une campagne feutrée mais tendue se déroule au Palais Bourbon. Quels sont les enjeux ?

C’est du jamais vu en en fait en plein mandat : ils sont 80 à prétendre à remplacer les actuels président de commission, les chefs de projets, questure, et vice-présidents de l’assemblée. Bref, c’est une partie importante de l’armature dirigeante du groupe LREM qui pourrait changer. Depuis 2017, les apprentis ont fait du chemin, c’est un fait incontestable. Même si un tiers de députés, un peu largués, ne se représenteront pas en 2022. En attendant les plus chevronnés et ambitieux font campagne. À la clé une influence politique et des moyens de fonctionnement, les nerfs de la guerre.

Pour la présidence du groupe, Gilles Legendre aura face à lui Floren Boudie député de Gironde un ancien du PS et Stéphanie Donseine. Richard Ferrand - pas concerné par ce scrutin - consulte et distribue bonnes paroles et conseils à tous les candidats. Notamment ceux qui veulent décrocher le poste très en vue de vice-président. Parmi les candidates des figures montantes de la Macronie, Carole Burau Bonnard, Laëtitia Saint Paul et Émilie Cariou députée de la Meuse, leader du pôle gauche de la macronie, députée couteau suisse, avec des spécialités multiples. Du côté des hommes; Sacha Houlié macroniste premier cercle est candidat.

Les boîtes mail des députés LREM débordent ces jours-ci des professions de foi des candidats. Avec des listes séparées distinctement entre hommes et femmes pour chaque poste. Et depuis quelques jours avec la polémique autour des dîners de François de Rugy, cette campagne interne a pris une autre dimension : la question de l’exemplarité est au cœur des débats. De nombreux députés l’ont mauvaise car ils s’astreignent à gérer leurs budgets de fonctionnement de manière rigoureuse.

D’une manière générale on sent à travers les candidatures la volonté des marcheurs des débuts d’arriver à des postes de responsabilités. Oui, les novices ont perdu leur naïveté.

 

Cette rotation des postes n’est pas allée sans grincements de dents tout de même.

On a bien vu que du côté du parti on dénonçait une forme de verrouillage. Mais à l’assemblée c’est une autre musique. Les députés LREM se voient comme les dépositaires de la politique new age et de l’exemplarité toujours fragile. Il y a eu des intentions d’annuler cette règle au motif que les présidents de commission avaient acquis une expertise et qu’il faudrait tout recommencer avec des nouveaux. Mais un ponte de l'Assemblée me confiait hier : "Après l’hiver des 'gilets jaunes' et le 'grand débat' on se doit de montrer que nous respectons nos engagements".

Ce règlement est parti des premières réunions en 2017 au début de la législature. Il y avait des dizaines de candidats pour chaque poste. Après plusieurs bras de fer les sortants pourront se représenter. Les désignations auront lieu les 23 et 24 juillet. Il faut savoir qu'une personne n’a pas voulu que cette règle s’applique à son poste : le premier président de l’assemblée nationale de la mandature avait annoncé son intention de rester les cinq ans. C’était François de Rugy. 

On comprend pourquoi au moment de remplacer Nicolas Hulot, Emmanuel Macron a très vite compris l’intérêt d'inciter de Rugy à aller au gouvernement et de laisser le champ libre à Richard Ferrand qui n’avait pu se présenter à cause des enquêtes sur lui à l’époque. Qu’est-ce la politique ? C’est l’art d’allier les convictions et les circonstances.