Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Certains "gilets jaunes" en parlaient, d’autres l’ont fait. Une liste "gilets jaunes" est constituée pour les élections européennes. Un tournant mais qui soulève des questions.
Oui, tout d'abord la liste est constituée par Ingrid Levavasseur, une "gilet jaune" en rupture de ban avec les autres figures du mouvement. Elle a notamment été empêchée de devenir chroniqueuse sur BFMTV sous la pression des "gilets jaunes". C'est une décision importante car déposer une liste oblige à respecter plusieurs critères : créer une association de financement pour les comptes de campagne pour financer affiches, réunions et les bulletins de vote. Ces frais sont remboursés à partir de 3 % des voix donc un risque financier limité. Le plafond des dépenses électorales est fixé à 1.265 million d'euros.
Il faudra également un mandataire financier et un QG. Ensuite il faut une liste à parité, trouver 79 noms, et désigner une tête de liste. Cette étape a été facile : Ingrind Levavasseur a fait la liste elle en prend la tête. La déclaration de candidature devra être déposée entre le lundi 21 avril et le vendredi 2 mai au ministère de l’Intérieur. C’est à ce moment-là que l’on verra s’il s’agit d’une véritable intention ou effet d’annonce.
Effectivement c’est un acte important qui est posé. Mais est-ce une liste qui représente les "gilets jaunes" ?
La question se pose. Est-ce une liste de "gilets jaunes" ou la liste des "gilets jaunes" ? Autrement dit cette liste sera-t-elle reconnue et soutenue par les autres figures du mouvement alors que beaucoup sont réfractaires à toute organisation. Autre question : la ligne politique à adopter ? Vu la diversité des "gilets jaunes" il faudra une clarification. Alors que rien n’était fait, l’effet politique a déjà mesuré par les sondeurs avec une liste de "gilets jaunes", les listes RN et Dupont-Aignan feraient un score moindre, et LREM bénéficierait de la présence d’une telle liste.
Autre effet : les "gilets jaunes" pourraient être soumis au temps de parole du CSA. Alors, sur le principe c’est une bonne chose de passer des ronds-points à l’hémicycle européen. C’est une nouvelle donne dans le débat, on avait la question du vote blanc, voici celle du vote jaune !