Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Ce mardi, plusieurs marches contre l’antisémitisme vont se dérouler à travers tout le pays et à Paris ce soir.
Ces manifestations posent à nouveau la question du vivre ensemble dans notre société en pleine tension.
Dans les centaines de milliers de contributions (un million pratiquement), une très faible part est consacrée aux questions de citoyenneté.
C’est ce qui est remarqué au gouvernement où l’on perçoit à travers le débat national des revendications très individualisées, selon un ministre qui suit cela de près.
Dans ce contexte de tensions et questionnement sur ce qui fonde une société, il y a d’un côté le consentement à l’impôt (c’est le point de départ de la contestation des Gilets jaunes) et également les valeurs communes.
Or, dans les marathons présidentiels, la question n’est au cœur des propos.
Il faut dire que le sujet est d’autant plus sensible qu’Emmanuel Macron n’est toujours pas prêt à délivrer un discours sur les questions de laïcité. On verra ce qu’il dira au dîner du Crif ce mercredi.
Pourquoi ce retard et ce silence ?
Tout est lié à la question de la réorganisation de l’Islam de France.
Sur ce sujet, on avance à tout petit pas.
Un signal a été donné récemment par l’arrivée à la tête de l’institut pour l’Islam de Galeib Ben sheikh (islamologue) en remplacement de Jean-Pierre Chevènement.
Selon nos informations, le ministère de l’Intérieur va reprendre le pilotage et les réflexions avanceront à nouveau vers juin.
Donc le gouvernement avance sur des œufs mais le regain d’agressions antisémites oblige les pouvoirs publics à affronter le problème ?
La solution ne peut être uniquement dans la répression.
Tout comme les appels à manifester contre l’antisémitisme ne le font pas reculer, on s’en serait aperçu depuis le temps.
Les militants antisémites et extrémistes ont réussi à infiltrer un mouvement que l’on ne peut réduire à cela mais qui plonge les Gilets jaunes et leurs sympathisants dans une forme d’embarras face à une haine qui ne concerne pas que les juifs de France.
Des représentants du judaïsme français considèrent qu’il faut s’inquiéter ces temps-ci pour nos valeurs de tolérance en général.
C’est pourquoi les marches de ce mardi devraient dépasser le rejet de l’antisémitisme seul, pour appeler à manifester pour la tolérance et les valeurs de la démocratie.
Car on a l’impression que l’on vit des temps où c’est l’intolérance pour tous :
des homosexuels, des femmes et des lieux religieux sont pris pour cibles.
Et si personne n’attendait réellement que le président de la République participe à cette marche, il est toujours très attendu sur ce qui fait notre socle de valeurs communes.
Comme l’a dit Brigitte Macron vendredi dernier à Bar le Duc en s’exprimant devant une journaliste du Point "Il est temps de se parler à nouveau et de dépasser le temps du constat et du débat".
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