Et si la mise à l'écart de celle qui était présentée comme la figure des écologistes n'était qu'un frémissement avant un grand tremblement lors de la présidentielle de 2017 ?
Cécile Duflot, qui se croyait l’égérie de la cause écologiste en France, n’est donc même pas qualifiée pour le second tour de la primaire qui désignera, le 7 novembre, le candidat Europe Ecologie Les Verts à la présidentielle.
A toute la classe politique. Cette gifle est un signe adressé à toute la classe politique, toutes tendances confondues. Elle risque d’être la première d’une longue série. Car les 17.000 sympathisants écologistes qui ont voté ont exprimé ici la même exaspération que l’on ressent dans toutes les sensibilités.
Tsunami ? Duflot était présentée par les médias comme la favorite, et ils ont dit : ras-le-bol du candidat des médias. Duflot était la candidate de l’establishment écologiste, et ils ont dit : assez de l’establishment. Duflot était l’incarnation du carriérisme politique, et ils ont dit : dehors, sortez les sortants. C’est le peuple qui décide : il pourrait nous réserver un tsunami qui emporte tout à la présidentielle de 2017.
Abîmé la cause. Pourtant, elle avait claqué la porte du gouvernement et semblait s’être refait une virginité écologiste. Mais personne n’y a cru. On reste ce que l’on est. Elle disait vouloir installer une République écologique, se recentrer sur la raison d’être de son parti. Trop tard : Duflot se moque de l’écologie comme d’une guigne. Elle est devenue une figure de son parti parce que c’était plus facile là qu’ailleurs. Elle est devenue députée d’une circonscription imperdable de Paris parce qu’elle a fait chanter le PS, qui avait besoin de voix écolo en 2012. Duflot a beaucoup plus passé son temps à monter les uns contre les autres, à diviser pour mieux régner, à comploter en coulisses qu’à vouloir améliorer la qualité de l’air. Elle a abîmé la cause écologiste.
Réelles convictions. Europe Ecologie Les Verts ne pourrait repartir qu'à condition qu’il se dote d’un chef qui porte de réelles convictions et qui ne verse pas dans le gauchisme systématique. Ce qui a toujours été le cas, sauf quand Daniel Cohn-Bendit a mis son grain de sel, comme aux Européennes de 2009, quand il a fait jeu égal avec le PS.