François Hollande, s'il renonce à la primaire, pourrait bien soutenir Macron à la présidentielle pour prendre sa revanche contre les ténors socialistes qui lui ont tourné le dos.
Et si Hollande soutenait Macron, nous dit ce matin Yves Thréard. C’est osé ?
Ce n’est pas de la politique fiction.
Des socialistes n’excluent pas cette hypothèse et me l’ont dit.
Il faudrait bien sûr, pour cela, que François Hollande renonce à la primaire, ce qui n’est pas invraisemblable, tant il est de plus en plus lâché par les siens.
Quatre solutions s’offriraient alors à lui :
Un : il se met en retrait, ce qui est peu probable.
Deux : il soutient Montebourg, ce qui est impossible car il le déteste.
Trois : il peut opter pour Valls qui le remplacerait dans la bataille.
Quatre : pour prendre sa revanche sur les socialistes, y compris les ténors qui lui ont tourné le dos, il termine son mandat, ne dit rien pendant la primaire et choisit finalement de soutenir Macron à la présidentielle.
Ce serait un vrai coup de théâtre ?
Certes, mais Hollande est imprévisible et il croit plus en Macron qu’en tous les autres.
Et puis, beaucoup de socialistes pourraient d’ailleurs le suivre sur ce chemin, estimant dès lors que le Parti socialiste est mort et qu’il faut inventer autre chose pour faire renaître la social-démocratie en France. C’est ce que disait hier Patrick Mennucci, député des Bouches-du-Rhône.
Ce que Ségolène Royal n’a pas réussi à faire en 2007, Macron le ferait en 2017.
Macron a beaucoup plus d’atouts que Valls pour réussir ce tour de force. Il ne doit rien au PS, auquel il n’appartient pas. Il est moins cassant et plus malin dans sa façon de faire.
Sa popularité est beaucoup plus grande, et va très au-delà de la gauche. Son crédit international et ses compétences économiques sont très supérieurs.
Suffisant pour gagner la présidentielle ?
Sans doute pas et avoir Hollande comme soutien, même discret, serait peut-être plus un inconvénient qu’un avantage.
Mais si Macron perd en faisant un bon score devant un PS moribond, il deviendrait l’homme fort et incontournable, de cette nouvelle gauche que la France n’a jamais connue. Cela, c'est le pari de son plus proche soutien Gérard Collomb, le sénateur maire de Lyon.
Après 2017, il y a 2022…