L'État veut empêcher la fermeture d'Alstom à Belfort alors que l'entreprise ne reçoit plus de commandes. Dans le même temps, il veut fermer Fessenheim qui fonctionne très bien ce qui provoquerait la suppression de 2.000 emplois.
L’État est décidément un bien piètre industriel ?
Quelle comédie, mais quelle incohérence du gouvernement, l’actualité nous en offre le pitoyable spectacle.
D’un côté Alstom, qui annonce la fermeture de son unité de production de locomotives à Belfort. Pour une bonne raison : il n’y a plus commandes.
Le groupe s’engage à reclasser les 400 salariés concernés. Pourtant le gouvernement, actionnaire minoritaire, perd ses nerfs et impose son diktat : Alstom doit continuer à Belfort.
De l’autre côté, la centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace, qui rapporte 150 millions d’euros par an, notamment grâce ses exportations d’électricité. Les 2.000 salariés sont inquiets pour leur avenir car le gouvernement veut la fermer. Ils se mettront d’ailleurs en grève demain.
Cherchez l’erreur…
Où est l’erreur ?
L’erreur majeure, c’est quand les politiques jouent aux industriels et veulent se faire chefs d’entreprise.
C’est incompatible, car qui dit politique ne dit pas toujours intérêt général, mais souvent intérêt électoral. C’est vrai pour la droite comme pour la gauche.
Pourquoi, contre toute évidence économique, le gouvernement veut sauver Alstom à Belfort ?
Parce qu’il y a des élections présidentielle puis législatives dans quelques mois, cela ferait donc désordre en pleine campagne électorale.
C’est aussi une façon de renvoyer le traître Macron dans ses buts, qui avait donné quelques garanties de maintien d’activité aux salariés quand il était ministre de l’Économie.
Et pourquoi le gouvernement veut fermer Fessenheim ? Parce que François Hollande en avait fait la promesse en arrivant à l’Élysée pour flatter ses alliés écologistes de l’époque en baissant la part du nucléaire dans la production française d’électricité, et ce avant la fin de son quinquennat, avant 2017.
Ce qui est loin d’être sûr tant cette fermeture s’annonce coûteuse et compliquée.
À chaque fois, c’est donc le fait du prince ?
Beaucoup et cela finit toujours mal. Par une crise, avec convocation des PDG à Bercy ou Matignon et par des promesses que tout le monde sait ne pas pouvoir tenir.
L’État stratège industriel, c’était possible quand les caisses étaient pleines, que chaque pays vivait chez soi comme dans les années 60, du temps des Trente glorieuses.
Depuis la mondialisation est passée par là et l’État n’a plus les moyens d’être à son diapason.