Nicolas Sarkozy est en campagne aujourd’hui à Marseille, mais les Sarkozystes n’en mènent pas large…
Deux membres du clan Sarkozy m'ont fait leurs confidences hier. Le moral n’est pas dans les chaussettes, mais pas loin. La mine sombre, un sénateur des Hauts-de-Seine me disait : "Ça va être très compliqué." Guère plus optimiste, un député du Midi ajoutait : "Ce n’est pas simple du tout." Nicolas Sarkozy reste imperturbable, ne leur montre pas son inquiétude. Mais ses soutiens regrettent vraiment que cette primaire ne soit pas réservée aux seuls adhérents du parti Les Républicains. Si tel avait été le cas, le match serait plié : Sarkozy gagnerait très haut la main. Mais, dans une configuration ouverte, ce n’est pas le même match. Selon eux, si plus de trois millions de votants se présentent, Juppé gagne à coup sûr.
Il faut, bien sûr, rester prudent car on ne connaît pas le corps électoral qui sera celui des 20 et 27 novembre. Mais les Sarkozystes s’attendent à un raz de marée. Ils l’avouent : la campagne de pilonnage anti-Juppé n’est d’aucun effet. Les scuds envoyés ont pourtant été nombreux : sur l’âge du maire de Bordeaux, son identité heureuse, sa condamnation judiciaire, son invitation au scrutin des déçus de Hollande qui voleraient la primaire, son amitié avec le traître Bayrou, son programme synonyme d’une alternance molle. Tout y passe, exprimé dans un vocabulaire des plus agressif, belliqueux et hargneux. Sans doute une erreur, car cela fait mauvais joueur.
En off, les Sarkozystes en conviennent : leur champion n’a pas été bon lors du premier débat. Il était trop tendu et a mal négocié son temps de parole. Ils s’accrochent donc aux deux prochains débats qui peuvent être décisifs. Au moins hier, ont-ils eu une petite consolation : Jean-Frédéric Poisson n’a pas été exclu de la primaire pour ses propos sur "les lobbys sionistes américains". Poisson, le seul peut-être dont les voix pourraient se reporter sur Sarkozy au deuxième tour. Mais ce n’est pas grand-chose !