Pour Yves Thréard, le président de la République a tout raté et a accéléré le fracture entre les deux grands courants du PS : social-étatique et social-libéral.
Je pense que l’heure a sonné et que ce grand cadavre à la renverse n’en a plus pour longtemps. Le PS, fondé au Congrès d’Epinay en 1971 par Mitterrand, ne sera bientôt plus qu’un souvenir.
Trio d'hypothèses. De trois choses l’une. Soit Hollande va à la primaire et la gagne. Dans ce cas, il n’aura pas le soutien de tous les socialistes et il est quasiment sûr de ne pas se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle. Soit Hollande perd la primaire. Dans ce cas, Montebourg devient le candidat à la présidentielle, mais beaucoup refuseront de le suivre et rejoindront Macron. Soit Hollande renonce à la primaire. Dans ce cas, Valls ou Royal le remplace sans faire l’unanimité et la guerre des chefs est déclarée. Quelle que soit l’hypothèse, le PS, devenu une maison vide, implosera.
La faute à Hollande. L’homme, qui était soi-disant l’expert de la synthèse, a tout raté. Par ses mensonges, ses indécisions, ses revirements, son manque d’anticipation, son absence de conviction, il a rompu la confiance avec son parti. Un PS où cohabitent, depuis toujours, deux grandes sensibilités : d’un côté, les socialistes dirigistes, étatistes, tenant de la redistribution à outrance comme Montebourg et, de l’autre, les chantres de la deuxième gauche, du social-libéralisme, qui croient davantage au marché, comme Valls.
Cette cohabitation s’est fracassée à l’expérience du pouvoir et sur le mur de la révolution économique que nous traversons. Hollande a provoqué, accéléré le divorce des deux gauches du PS qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps.
Et après ? C’est toute la gauche qui se réinventera autour de nouvelles divisions et de nouveaux partis. Mais qui seront les nouveaux chefs ? Pour une gauche très assumée : Mélenchon ou Montebourg ? Et, à côté, pour un centre gauche renouvelé : Valls ou Macron ? Les paris sont ouverts.