A quelques mois de l'élection présidentielle, le premier ministre ne lésine pas sur les promesses de dépenses.
Yves Threard remarque que Manuel Valls dépense sans compter depuis la rentrée.
Sa réputation de socialiste réaliste faisait de lui un économe. Mais, patatras ! A six mois de l’élection présidentielle, voilà que le premier ministre se met à dépenser sans compter ces dernières semaines. C’est la grande saison des plans d’urgence en tous sens et en tous genres. Plan pour sauver les 400 salariés d’Alstom d’un déménagement (500 millions d’euros), pour construire des prisons et recruter plus de 1000 gardiens (3 milliards d’euros), pour les céréaliers (100 millions), pour les HLM (3 milliards). Sans parler de la prime aux enseignants pour 2017 (500 millions), annoncée avant l’été toujours par Valls. A cela s’ajoutent sa promesse d’instaurer un revenu pour tous dès l’âge de 18 ans et celle de sa ministre de l’Education nationale pour prolonger l’école jusqu’à 18 ans aussi. Des milliards en perspective, si ça se faisait.
N’est-ce pas de bonne guerre en période électorale ?
Ce n’est pas pour cela que c’est bien. D’abord, cette foire fouille du clientélisme électorale est ouverte alors que notre pays est endetté jusqu’au cou. Plus que jamais : 2170 milliards d’euros, soit de 33 000 euros par habitant, nourrisson compris. Heureusement que pour payer tous ces plans, nous empruntons actuellement à des taux d’intérêt nuls. Ensuite, chacun sait que la plupart de ces plans ne résoudront rien. Pire, certains ne font que réparer l’immobilisme du gouvernement depuis quatre ans. C’est le cas du plan prison puisque la très dogmatique Christiane Taubira refusait de construire de nouvelles cellules. On voit le résultat catastrophique de sa politique, aujourd’hui.
Ces dépenses ne sont donc pas toutes des rattrapages inutiles ?
Peut-être, mais la ficelle est un peu grosse, surtout venant de Manuel Valls lui-même. Il ne vous a pas échappé que le premier ministre est en embuscade. Si François Hollande ne va pas à la primaire du PS pour la présidentielle, on peut imaginer que Manuel Valls ira. Il pose aujourd’hui des petits cailloux.