Pourquoi le parti Les Républicains est-il inaudible ?

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SAISON 2016 - 2017

Chaque matin, Yves Thréard nous livre son analyse politique à quelques semaines des élections législatives.

Pourquoi le parti Les Républicains est-il inaudible ?

François Baroin, Christian Jacob et les autres ont beau se démener dans les médias, rien n’y fait : on ne les entend plus, on ne les croit plus. Le parti Les Républicains devrait sortir essorer des législatives avec 130 à 170 sièges au total, alors qu’il en possédait 199 dans l’Assemblée sortante.
Une vraie Bérézina, bien loin de la perspective d’une cohabitation possible ou d’une majorité de droite, comme veut s’en persuader Baroin.
Si le PS est un cadavre à la renverse, la droite des Républicains est une vieille dame percluse de rhumatismes. Certes le triomphe de Macron l’a ringardisée, lui a fait prendre cent ans d’un coup, mais elle a aussi ses propres responsabilités dans la déroute, au-delà du seul cas Fillon qui l’a plongée dans le chaos.
Comme le souligne Bernard Accoyer : "Tout est à revoir. Les Républicains ont besoin d’un puissant renouvellement".

Cela passe par une clarification de sa ligne politique.

Et il y a urgence à le faire pour Les Républicains. Car ce parti est devenu une auberge espagnole, où on se demande bien qu’est-ce qui peut réunir la très libérale Nathalie Kosciusko-Morizet et le très souverainiste Henri Guaino, tous deux candidats d’ailleurs dans la même circonscription, à Paris.
La marge de manœuvre de LR est réduite. Il doit se frayer un chemin. Entre, d’un côté, un parti progressiste, incarné par Macron et qu’ont rallié les Philippe, Le Maire, Darmanin, et bientôt les Solère, NKM ou Riester. Et, de l’autre côté, un Front national en pleine crise, crise qui pourrait le conduire se recentrer et à jeter aux orties son credo anti européen.
En fait, Les Républicains risquent fort d’être vidés de leur raison d’être sur le front économique par Macron, et sur le front des questions de société par un FN transformé en défenseur des valeurs patriotiques, voire souverainistes.

La recherche de cette nouvelle identité passe aussi par un renouvellement des têtes.

Bien sûr, car on a beaucoup de mal à croire en Baroin, Pécresse et Bertrand quand ils s’opposent à Macron. L’avenir s’appelle-t-il Wauquiez ? L’intéressé doit encore faire la preuve qu’il a les qualités de son ambition.