Après avoir copieusement critiqué l'ancien président de la République, de nombreuses personnalités de droite apportent leur soutient les une après les autres à sa candidature.
A droite, on ne compte plus les ralliements à Sarkozy, que se passe-t-il ?
On les croyait chiraquiens, fillonistes, copéistes ou tout simplement fâchés avec Nicolas Sarkozy, mais on les avait sans doute mal compris.
Depuis une semaine le Tout sauf Sarko s’est transformé en Tous avec Sarko, in à un, les cadres du Parti Républicain reviennent vers lui.
Vous vous souvenez de ce bon mot d’Edgar Faure à qui on reprochait jadis de changer de casquette comme de chemise ? Celui qui avait été tour à tour radical-socialiste, gaulliste, giscardien puis chiraquien avait dit : "Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent".
Eh bien si ce ne sont pas des girouettes, les nouveaux soutiens de Sarkozy ont pris le vent de l’opportunisme. Ils sont de plus en plus persuadés que la dynamique est avec l’ancien chef de l’État et qu’il sera le champion de la droite à la présidentielle.
Après je ne t’aime plus, c’est embrassons-nous Folleville. Du Labiche, vous dis-je !
La politique, c’est tout de même plus sérieux que le théâtre de boulevard ?
Qui a dit, comme dégoûté par Sarkozy en janvier 2016 : "Je ne lui dois pas grand-chose. Moi, je ne suis pas la droite conservatrice. Les débats identitaires sont nauséabonds. Le religieux hystérise notre vie politique. Notre identité, c’est la République, point" ? C’était Gérald Darmanin, le maire de Tourcoing, qui vient de tourner casaque et que Sarkozy vient de propulser coordonnateur de sa campagne.
Qui a dit lors d’un voyage à Moscou en 2015 : "De toute façon, je ne soutiendrai jamais Sarkozy, il ne gagnera pas" ? C’était le député de Paris, Pierre Lellouche, qui jusqu’à présent ne jurait que par Fillon et qui vient de rallier Sarkozy.
Qui a dit en décembre 2015 : "Plus on va à droite, plus on fait monter le FN. Contrairement à Nicolas Sarkozy, je ne pense pas que nous, élus républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite" ? C’était Christian Estrosi, élu président de PACA grâce à des voix de gauche, qui vient également de rejoindre Sarkozy.
Qui a dit en 2009, se bouchant le nez en plein débat sur l’identité nationale : "Ce déballage flatte les bas instincts" ? C’était François Baroin dont Sarkozy pourrait faire son premier ministre s’il revenait à l’Élysée.
Quelle conclusion en tirez-vous ?
Étonnez-vous après de la défiance grandissante des électeurs vis-à-vis de leur personnel politique et de l’abstention toujours plus grande.
Dire que cet opportunisme a toujours existé n’est pas une excuse. Les Français n’ont pas la mémoire courte, si vous vous interrogez sur les causes de la montée du Front national, cette petite démonstration vous donne une première réponse.