Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin revient sur la reprise de la saison pour les clubs de basket, handball et volley. Selon elle, l'objectif premier des clubs ne sera pas sportif cette année, il sera surtout consacré à leur survie.
Le discours du ministre de la santé Olivier Véran ce mercredi soir laisse planer de nouvelles menaces sur des sports comme le basket, le handball et le volley. Le sport en salles devra-t-il encore faire une pause ? Pour Virginie Phulpin, cette saison, les objectifs sportifs passent de toute façon au second plan. L’objectif premier, c’est la survie des clubs.
Qu’est-ce que ça veut dire, la fermeture des salles de sport dans les zones d’alerte renforcée ? Est-ce que les championnats de basket, de hand et de volley vont s’arrêter à peine entamés ? On n’en est pas encore là, mais la menace est plus précise depuis ce mercredi soir.
On a la confirmation que les vrais problèmes commencent maintenant. La saison dernière arrêtée, les clubs ont paré au plus pressé, ils ont fait appel aux prêts garantis par l’État et ils ont bénéficié du chômage partiel pour leurs employés. Mais aujourd’hui, on entre dans l’ère du vide. Parce que le contrecoup économique de la crise sanitaire est inévitable.
Des sports comme le foot ou le tennis peuvent se permettre d’avoir des tribunes vides. Pas le basket, le hand ni le volley. C’est ce que dit le handballeur Nikola Karabatic d’ailleurs : "nous, sans public, on ne peut pas continuer".
Pourtant, le handball est le premier sport à l’école, les équipes de France féminine et masculine sont multititrées au niveau international, mais ça n’est pas ce qui fait vivre les clubs. C’est le public, et les sponsors. Donc là ils commencent une saison au mieux avec des jauges de spectateurs très réduites, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, et la question qui les hante, c’est "combien de temps on va tenir ?".
Virginie Phulpin ne dit pas que les objectifs sportifs sont totalement gommés, mais les clubs vont d’abord essayer de survivre avant de regarder les classements.
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. On ne va pas s’en faire pour le PSG handball ou l’ASVEL au basket, ils vont s’en sortir. Mais beaucoup d’autres ont le couteau sous la gorge. La crise sanitaire n’a fait que renforcer les inégalités et ça n’est pas fini.
Une crise économique dans ces clubs, ça veut aussi dire beaucoup d’emplois menacés.
Le conseil social du mouvement sportif a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi, et il faut l’entendre. La crise est devant nous. Les clubs professionnels connaissent une baisse considérable de leurs ressources. Et chaque discours d’un ministre peut signer leur arrêt de mort. C’est pour ça aussi que l’on attend aujourd’hui les précisions du ministère des Sports sur les mesures immédiates avec une certaine fébrilité.
Même si les clubs arrivent à ne pas mettre la clé sous la porte, la menace de licenciements d’employés plane. Le sport, et notamment ces sports de salle comme le hand, le basket et le volley, contribuent à la vie sociale et économique de la France. Et il ne faudrait pas que l’État oublie cette dimension. L’urgence, elle est là aussi.