Alors que les blessures se multiplient pur les sportifs, Virginie Phulpin s'inquiètent d'un phénomène lié à la multiplication des matches.
Virginie Phulpin demande un peu de repos pour les sportifs. Avec les saisons à rallonge et les matches qui s’enchaînent, il y a de plus en plus de blessés.
Regardez l’équipe de France de football. Les Bleus affrontent l’Albanie ce samedi et le moins que l’on puisse dire, c’est que Didier Deschamps ne peut pas compter sur tous ses meilleurs joueurs. Pogba, M’Bappé, Kanté, une belle triplette de titulaires sont blessés. Regardez aussi l’US Open de tennis en ce moment. Djokovic blessé, Federer blessé également. Ça commence à faire beaucoup. Alors oui, parfois, c’est la faute à pas de chance. Mais c’est surtout parce que ces sportifs jouent trop. Je me souviens aussi du Mondial de handball au début de cette année. Les Bleus avaient enchaîné 10 matches en 15 jours. Et certains ne s’en étaient pas relevés. Ca avait provoqué une grosse colère du staff sur le thème "on n’est pas de la viande, il faut respecter les sportifs". Ce serait bien qu’ils aient leur mot à dire, effectivement sur le calendrier des saisons.
Ils sont nombreux à se plaindre de la surcharge de travail ?
Il y a un syndicat international des footballeurs professionnels, la FIFPro. Et au mois d’août ce syndicat a publié un rapport sur la charge de travail. 500 joueurs interrogés, 64% d’entre eux estiment qu’il n’y a pas assez de repos entre les matches. Eden Hazard par exemple a joué 73 matches dans la saison. Comment peut-on demander à des joueurs d’enchaîner les rencontres comme ça et d’être toujours à leur meilleur niveau ? C’est impossible. Forcément, à un moment, ils n’arrivent plus à donner le meilleur, le corps craque, ou la tête ne suit plus. Au tennis, il y a aussi beaucoup de joueuses et de joueurs qui se plaignent que la saison dure 11 mois. À l’US Open, on voit déjà de la casse, mais quand arrive le mois de novembre, plus personne ne tient debout ou presque. Chaque année, le tournoi de Bercy fait les frais de ces cadences infernales. Un tournoi en fin de saison, c’est un tournoi avec un maximum de forfaits et d’abandons et franchement ça n’est plus très intéressant.
Est-ce que la grogne des sportifs peut changer quelque chose ?
Dans un monde idéal, oui. Mais dans la réalité, non. Au tennis, ça fait des années que Rafael Nadal se bat contre le calendrier surchargé. A priori c’est un joueur qui a un peu de poids sur le circuit. Ca n’a strictement rien changé. Les joueuses et les joueurs ne décident pas de grand-chose en fait. Alors que ce sont les premiers concernés. Et on ne veut pas entendre "ah oui mais avec ce qu’ils gagnent, hein". Ça n’a rien à voir ! Il faut les écouter si on a envie d’avoir un spectacle de meilleure qualité. Et puis ça peut aussi éviter les tentations de dopage par exemple.