Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, Virginie Phulpin s'intéresse aux Jeux Olympiques de Pékin qui débute cette semaine. Selon elle, les amateurs de sport sont partagés entre fascination pour l’inconnu et interrogation sur l’intérêt.
C’est le début des jeux de Pékin ! La cérémonie d’ouverture aura lieu vendredi, mais les épreuves de curling commencent aujourd’hui. En fait ces JO 2022 inspirent à peu près la même chose que le curling, entre la fascination pour l’inconnu et les grandes interrogations.
Le curling, on s’y intéresse une fois tous les 4 ans et après on oublie. Déjà, on n’a pas d’équipe française à Pékin, et puis honnêtement, on est nombreux à ne pas comprendre grand-chose à cette pétanque sur glace, pour résumer à la française. Mais c’est le début des JO d’hiver, il y a forcément un peu d’excitation. Mélangée à des interrogations, oui, et même à de franches inquiétudes.
On en a déjà parlé, on voit partout des images de la cantine des athlètes notamment, entre des tables individuelles entourées de plexiglas et des robots qui assurent le service. Histoire de ne pas oublier qu’on est toujours en pleine crise sanitaire, et même dans le berceau de cette crise. C’est le grand défi de la Chine pendant ces jeux, le zéro Covid. Beaucoup plus que le tableau des médailles. Les Chinois sont présents dans toutes les disciplines, certes, mais ils ne vont pas inquiéter les Norvégiens dans la course à la première place. Ca n’est même pas leur but. Ce qu’ils veulent, c’est profiter de ces jeux à domicile pour que leur population se mette massivement au ski, symbole de l’opulence et du mode de vie à l’occidentale. Avec l’objectif de rafler la mise dans quelques années. Est-ce que le fait que les sports d’hiver puissent devenir des sports de masse en Chine est une bonne nouvelle pour la santé de la planète ? Autant le dire carrément : non.
Pékin est d’ailleurs très critiquée pour l’impact environnemental de ces JO 2022.
Ces jeux sont le paradis de la neige artificielle. Vous avez dû cette grande piste de ski alpin recouverte de fausse poudreuse industrielle au milieu des montagnes sèches. Des millions de litres d’eau utilisés. A la décharge de Pékin, ce n’est pas le premier organisateur à proposer un désastre écologique. Sotchi 2018, ça n’était pas mieux. A la base c’était une station balnéaire… Mais jusqu’où ira-t-on ? Est-ce qu’un jour le CIO réfléchira différemment pour décider des villes hôtes ? Voilà une des questions qu’on est en droit de se poser, même à l’ouverture de ces jeux. On s’inquiète aussi de savoir si les sportifs peuvent être espionnés via leur smartphone. On ne sait jamais, s’ils parlaient de Peng Shuai. Oui, ça me semble difficile de commencer ces jeux de Pékin sans avoir une pensée pour la joueuse de tennis qui a accusé un ancien haut dignitaire chinois de viol. Elle est toujours en résidence surveillée. Pas menacée, mais pas libre ni de ses mouvements ni de ses paroles. Le président du CIO doit la rencontrer. Vu qu’il a déjà participé à la communication officielle sur ce sujet, restons méfiants. Profitons de ces jeux sans être aveuglés non plus.