Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur la proposition du président de l'Olympique Lyonnais pour jouer la fin de la saison de Ligue 1. Jean-Michel Aulas propose que le championnat s'achève par des playoffs, une sorte de phase finale. Si l'UEFA n'y voit pas d'inconvénient, Virginie Phulpin en voit beaucoup.
Des playoffs pour le bien de qui, au juste ?
Du foot français dans son ensemble ? Je ne vois pas trop en quoi ce système de matches à élimination directe pourrait correspondre à l’idée qu’on se fait d’un championnat de France de football. La Ligue 1 n’est ni la NBA ni le Top 14 de rugby. Ces playoffs, ça dénature complètement le principe même du championnat. Alors je sais bien qu’on cherche la solution la moins mauvaise possible pour conclure une saison de toute façon gâchée. Ces playoffs, ça permettrait de reprendre la compétition, de jouer des matches. Certes. Mais est-ce que ça n’est pas préférable d’admettre une bonne fois pour toutes que cette saison est terminée pour préparer au mieux la saison prochaine plutôt que de bricoler vite fait une phase finale ?
Pour le bien des finances des clubs ? Ça peut être un argument, oui. On peut trouver des diffuseurs pour une phase finale très resserrée avec de l’enjeu à chaque match, c’est sûr que ça peut les intéresser. Mais il faut arrêter de faire semblant d’avoir des arguments sportifs, et dire clairement qu’on veut sauver les meubles pour les clubs. Je trouve que ça s’entend davantage.
Le problème, c’est que tous les clubs ne seraient pas prêts à accepter ces playoffs...
Si vous êtes le Paris St Germain, que vous avez déjà été désigné champion, pourquoi accepteriez-vous de tout remettre en cause lors d’une phase finale où vous pouvez tout perdre et finir quatrièmes d’un pseudo-championnat ? Ça paraît difficile quand même. Même chose pour l’Olympique de Marseille ou Rennes, susceptibles de dire au revoir à leurs rêves de Ligue des champions. Et c’est pareil dans le bas du classement, les clubs qui ont sauvé leur place en Ligue 1 de justesse ne vont pas tout balayer comme ça pour la beauté d’une phase finale inventée à la dernière minute.
Donc en fait, ces playoffs arrangent qui ? Les clubs du ventre mou du championnat. Et encore, pas tous, il y en a qui sont très heureux d’être à la place où ils sont. On ne va pas tourner autour du pot, ça arrange surtout l’Olympique lyonnais. Que le président Jean-Michel Aulas défende son club jusqu’au bout, très bien, c’est presque romantique. Mais il faut arrêter de faire croire que c’est pour le bien de tout le football français. Ça sonne faux.