Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin s'intéresse à l'entrée des Bleus dans la compétition face aux Allemands. Selon elle, c'est une très bonne chose de débuter face à la Mannschaft mais l'équipe de France doit tout de même se méfier.
Les Bleus entrent en lice à l’Euro. Ils affrontent l’Allemagne à Munich ce soir. Un adversaire de taille pour commencer, il faut dire que l’équipe de France est tombée dans "le groupe de la mort", comme on dit, le plus relevé de la compétition, avec le Portugal et la Hongrie. Pour Virginie Phulpin, il n’y a rien de mieux que de commencer l’Euro par un match contre l’Allemagne.
De toute façon on ne va pas faire les caliméros en chouinant que c’est trop injuste. Ça fait trois semaines que l’on est sur les dents, qu’on attend que ça démarre, alors autant zapper les amuse-bouches et croquer le plat de résistance tout de suite. On est champions du monde ou pas ? Puisqu’on ne cesse de répéter que la France fait peur à toute l’Europe du foot, on ne va pas transformer la phrase en "la France a peur" à quelques heures de l’entrée en lice.
Avoir un adversaire de cette qualité et avec tout le passif entre les deux équipes au fil des décennies, c’est la meilleure chose possible. Ça évite les atermoiements, il faut être compétitif directement, et puis ça permet de siffler la fin de la récré.
Olivier, Kylian, on a bien rigolé, vous vous êtes cherché des poux dans la tête ces derniers jours, et ça n’est pas bien grave, en tout cas on l’espère. Finalement chacun a dit ce qu’il avait à dire, de Giroud à Mbappé, et ça permet de crever les éventuels abcès avant que ça commence. Maintenant, en face, c’est l’Allemagne, donc on se remobilise, et c’est bien le moment de prouver que finalement, le groupe vit bien comme on dit. Les joueurs ont montré qu’ils avaient de l’égo, de la fierté, du répondant on a bien compris.
Mais l’Euro ça n’est pas un concours d’éloquence ou un jeu de "c’est celui qui le dit qui y est", c’est sur le terrain que la Mannschaft vous attend, c’est le moment de troquer les petites phrases contre les petits ponts.
Cette équipe d’Allemagne, on va quand même éviter de la prendre à la légère
C’est une sélection en reconstruction, certes. Mais elle va jouer à Munich, devant son public. L’histoire nous a montré qu’il ne fallait pas s’amuser à sous-estimer le football allemand, ça vous retombe dessus en deux coups de crampons. Surtout que ces Allemands ont l’art de vous faire rentrer dans le bain sans vous mouiller la nuque.
Le défenseur central Antonio Rüdiger a décidé de pimenter encore un peu cette confrontation avec ses déclarations les deux pieds décollés du sol. "Sur le papier, les Bleus sont plus forts, dit-il. Mais ça n’est que du papier. Nous, il ne faudra pas qu’on hésite à jouer sale, pour envoyer un message". Ah ok, il le prend comme ça. C’est de l’auto persuasion ou une menace ? S’il avait envie de faire ressurgir une fois de plus les images de Schumacher qui met Battiston KO en 1982, c’est réussi. On ne s’en débarrassera jamais, de ce traumatisme de Séville !
Ça fait encore une raison de plus pour que les Bleus aient envie de se jeter dans bataille à corps perdu. Comme son nom l’indique, l’Allianz Arena de Munich est bien une arène.