Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin revient sur l'impact du reconfinement sur le monde du sport. Le sport professionnel devrait bien continuer mais attention, si pour le foot ça ne changera rien, les autres sports sont plus dépendants de la billetterie et risquent de souffrir.
Malgré le reconfinement, les compétitions sportives professionnelles vont être maintenues. On aura toutes les précisions aujourd’hui. Pour Virginie Phulpin, il faut quand même faire le distinguo entre le football et les autres sports, qui ne sont pas du tout logés à la même enseigne.
Il y a une certitude et beaucoup de questions autour du sport à la veille de ce reconfinement. Le président Emmanuel Macron n’a pas évoqué le sujet ce mercredi soir, et on va éviter les polémiques inutiles, ça n’était sans doute pas le moment.
La certitude, c’est que les compétitions ne s’arrêtent pas pour le sport professionnel. En soi, c’est déjà un petit soulagement. La vie continue un peu, malgré tout. Mais ça n’est pas aussi simple que ça. En gros, il y a le football d’un côté, et les autres sports pour lesquels ça va être beaucoup plus difficile.
Certes, les clubs de foot perdent de l’argent avec les matches à huis-clos. Mais la billetterie n’est pas leur principale ressource. Leur gagne-pain, ce sont les droits télé. Enfin, on espère qu’ils seront payés, mais ça c’est un autre débat. Donc le championnat va continuer presque comme avant.
L’autre exemple de perturbation minimale, c’est le Rolex Paris Masters de tennis prévu la semaine prochaine à l’Accor Arena. Il devrait bien se jouer, même sans spectateurs. Le tournoi fait face, notamment en baissant d’un tiers les dotations pour les joueurs qui participent. Donc on arrive à s’organiser, bon an mal an.
C’est le cas aussi pour le Vendée Globe, avec des voiliers qui s’élanceront tout seuls sans public. Ca fait mal au coeur, mais c’est possible de le faire.
Pour les autres sports, c’est beaucoup plus compliqué
C’est là que le bât blesse. Le rugby, le basket, le hand-ball, le volley… Ces sports ne vivent pas des droits télé, mais surtout de la billetterie et des partenariats. Sans spectateurs, les clubs ne peuvent pas tenir. Est-ce qu’il ne serait pas préférable de faire une pause d’un mois ? Pour le basket et le hand, ça me semble être une bonne solution. Non seulement à huis-clos ils ne s’en sortent pas économiquement, mais en plus, en continuant sans les spectateurs, ils détruisent la proximité que ces sports ont avec le public, ce qui fait leur force. Et à moyen terme, c’est sans doute pire que tout. On n’est qu’au début de la saison, c’est possible d’aménager le calendrier en reportant les matches. Le problème c’est que jouer un match de basket tous les deux jours en 2021 pour rattraper le temps perdu, c’est possible. Un match de rugby tous les deux jours, non.
Donc il y a beaucoup de questions. Avec quand même une certitude : le sport aura besoin de l’aide de l’État. Un vrai plan d’urgence pour le sport. Sinon il y aura beaucoup de casse. Notamment dans le sport amateur, mais ça on aura l’occasion d’en reparler.