Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin rend hommage à Jean-Paul Belmondo en retraçant sa carrière de sportif.
On va parler de la passion de Jean-Paul Belmondo pour le sport. Le monstre sacré n’aurait pas été totalement Bébel sans le sport qui lui collait à la peau.
Il y a des personnages comme ça qui mettent tout le monde d’accord. Jean-Paul Belmondo était de cette trempe là. Tellement rassembleur qu’il avait réussi à allier la culture et le sport. Et ça n’est pas une mince performance dans un pays qui cherche souvent à les opposer. Lui s’est nourri des deux, passionnément. Le 21 septembre 1948, comme une bonne partie de la France, l’adolescent passe la nuit l’oreille collée à son poste de radio, en cachette de ses parents. L’objet de ses désirs, c’est le combat de boxe en direct de Marcel Cerdan face à l’Américain Tony Yale. Un combat mythique qui voit le boxeur français remporter le titre de champion du monde des poids moyens. La légende Cerdan pousse Jean-Paul Belmondo dans une salle de boxe parisienne dès le lendemain. Il est doué, bosseur, agile, et il envisage même de devenir professionnel. Il a finalement choisi la comédie, mais sans jamais oublier la boxe. Le noble art a plutôt servi sa vision du 7ème art.
Jean-Paul Belmondo jouait aussi au football, depuis l’enfance, au poste de gardien de buts. Parce qu’il adorait plonger. Et il racontait que les plongeons lui rappelaient un peu le cinéma. L’acteur était autant un athlète qu’un comédien. Il faut dire que celui qui ne voulait jamais de doublure pour réaliser ses cascades dans ses films avait plutôt intérêt à avoir une solide condition physique. Le sport a en partie forgé sa personnalité et son état d’esprit. Il faisait des ponts permanents entre la comédie et le sport. Le sport avec un grand S, celui qui vous pousse à vous dépasser et à faire ressortir le meilleur de vous-même. Sans le sport, Jean-Paul Belmondo n’aurait pas tout à fait été Bébel.
C’était un grand amateur de sport comme pratiquant, mais aussi comme spectateur
"Je n’ai pas pratiqué tous les sports, mais je les ai tous aimés". Voilà ce qu’adorait répéter Jean-Paul Belmondo. Pendant des années, on a vu sa silhouette de connaisseur installée en loge à Roland Garros. Il faisait presque partie du tournoi, l’âme de la terre battue. Il refusait même les tournages pendant la quinzaine parisienne, friand du moindre échange de fond de court. Même en tant que spectateur avisé, Jean-Paul Belmondo vivait le sport. Il a même été directement impliqué dans la création du Paris St Germain, il y a mis de sa poche, il a investi, aux côtés de Daniel Hechter notamment, pour faire naître le club parisien. Il en restait un supporter, même si le football d’aujourd’hui ne le faisait plus autant vibrer. Trop d’argent, disait-il.
Mais Jean-Paul Belmondo n’était pas du genre à toujours trouver que le sport, c’était mieux avant. Pas du tout. Il appréciait beaucoup Tony Yoka par exemple. Le champion de boxe va disputer son 11ème combat pro vendredi soir, et ce sera à Roland Garros. Comme un ultime hommage à Bébel et à ses passions sportives réunies. Du sport avec des flash-backs. On se croirait au cinéma.