Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin souhaite mettre en avant l'importance du travail des bénévoles, absolument indispensable dans le sport amateur.
La crise sanitaire laisse des traces dans le sport. Il y a moins de bénévoles dans les associations sportives, et de vraies questions à se poser pour l’avenir.
Il y a plus de trois millions de bénévoles dans les clubs et associations sportives en France. Pardon de rappeler une évidence, mais sans eux, il n’y aurait pas de sport amateur. Les présidents, les trésoriers, les coachs, les arbitres, celles et ceux qui accompagnent les équipes… Ils sont le socle de la pratique sportive dans tout le pays.
Mais la crise sanitaire a engendré une véritable crise du bénévolat. Les clubs ont été à l’arrêt pendant des mois, et de nombreux bénévoles ne sont pas revenus. Pour différentes raisons. Leurs habitudes ont changé, ils ont opté pour de nouvelles activités, et c’est parfois difficile de faire machine arrière. On se doutait dès le départ que cette crise aurait des conséquences plus profondes et à plus long terme que le simple arrêt des activités pendant de longs mois. On en a la confirmation aujourd’hui avec cette fuite des bénévoles.
L’incertitude qui plane sur l’avenir joue aussi. Regardez aujourd’hui, les clubs retiennent leur souffle à chaque conférence de presse du gouvernement sur la situation sanitaire avant de savoir à quelle sauce ils vont être mangés. Les bénévoles ont pris cette crise de plein fouet, et ils n’ont plus forcément le courage de revivre ça. C’est difficile de leur donner tort, difficile de les faire revenir dans les mêmes conditions qu’avant.
Les bénévoles ne veulent plus forcément s’engager sur la durée.
Etre bénévole dans une association sportive, c’est adhérer à un projet, et s’investir sur le long terme. Et ça c’est aussi quelque chose qui a changé dans le sport d’aujourd’hui. Que ce soit les bénévoles ou les pratiquants, ils ne veulent plus toujours s’inscrire dans la durée effectivement. Parce qu’on a bien du mal à savoir si une saison pourra aller à son terme, mais aussi parce que nos comportements ont évolué, dans l’ensemble de la société. On picore de plus en plus des activités à droite et à gauche, sans forcément vouloir s’engager pour une année entière.
Et la crise a accéléré ces mutations-là. De nombreux bénévoles participent par exemple à l’organisation d’un tournoi sur tout un week-end, ils sont présents ponctuellement. Mais pour certains, ça s’arrête désormais là. Pour prendre un exemple parlant, Paris 2024 aura tous les bénévoles dont les organisateurs auront besoin. Un événement de cette ampleur, c’est on ne peut plus mobilisateur. Tant mieux, les jeux olympiques et paralympiques existent aussi par les bénévoles. Mais les petits clubs vivent eux uniquement par les bénévoles.
Alors est-ce que ces nouveaux comportements ne sont qu’une simple réplique de la crise sanitaire et qu’on retrouvera les bénévoles ensuite, ou est-ce que c’est un changement de fond ? Difficile de répondre pour l’instant, mais c’est une question essentielle pour le sport de demain. Pour la fameuse nation sportive dont on parle au plus haut sommet de l’Etat.