De nombreux anciens joueurs de tennis tentent de faire leur retour sur le circuit et c'est, malheureusement, souvent un come-back un peu pathétique.
La dernière mode au tennis, c’est le retour de joueuses qui avaient arrêté leur carrière. Ça vous fait presque de la peine.
C’est une drogue, le tennis professionnel. Les joueurs posent leur raquette, ils construisent leur vie hors des courts. Pendant quelques mois, pendant quelques années. "Je m’appelle Kim Clijsters et j’en suis à ma 7e année sans tennis". Bravo Kim ! Et puis la championne belge replonge. Elle vient d’annoncer qu’elle reprendrait la raquette en 2020. Elle n’en est pas à sa première rechute puisqu’elle s’était déjà arrêtée en 2007, avant de revenir deux ans plus tard pour gagner l’US Open. On ne s’imagine pas à quel point c’est difficile quand, depuis l’enfance, vous passez votre temps à batailler sur les courts (à chercher la victoire et le geste parfait), de vous retrouver ensuite privé de l’adrénaline de la compétition. Il y a un manque. La vie a moins de piquant après. Ça n’est pas si simple de se reconstruire entièrement derrière.
Tatiana Golovin, elle, fait son retour la semaine prochaine au Luxembourg. Preuve que l’on n’oublie jamais la compétition. Ça fait 11 ans que la Française a arrêté. La faute à une maladie des articulations, elle n’a passé que six ans sur le circuit professionnel. Mais 11 ans après, un nouveau traitement, et sa première pensée est de revenir. À 31 ans, elle dit "Là où je m’exprime le mieux, c’est en tant qu’athlète". C’est bien résumé, ça colle à la peau, cette passion de la compétition.
Le problème c’est que ces retours sont souvent ratés
Même le grand Bjorn Borg a essayé après cinq ans de retraite au début des années 90. Et franchement, il n’aurait pas dû. Son retour était un peu pathétique, 12 défaites et pas une victoire. Est-ce que c’est vraiment l’image qu’il voulait laisser ? D’accord, on l’a dit, Kim Clijsters avait réussi son premier retour et ça tenait presque du miracle. Mais pourquoi essayer à nouveau ? Ce serait si beau de rester sur ce retour gagnant plutôt que d’aller en chercher un perdant. Marion Bartoli a également fait les frais de ces retours ratés qui vous laissent un goût amer.
Bien-sûr que ces joueurs ont le droit de rêver, mais le problème c’est que ces rêves se heurtent souvent à une réalité très éloignée. Pendant leur absence, le jeu et les joueurs ont souvent évolué sans eux. Les voir perdus sur un court fait de la peine plus qu’autre chose. C’est un peu comme un film à succès, ça sert rarement à grand-chose de faire une suite.